À la poursuite de la Frankenwatch

À la poursuite de la Frankenwatch

Lors de notre premier article de Questions/Réponses, nous avons eu une interrogation particulière. Que peut-on penser des Frankenwatches et des assemblage de pièce aftermarket ? Ont-elles une légitimité ?

La question mérite une sujet en profondeur, certes, mais surtout la vraie définition, ou au moins une tentative, de la notion de “Frankenwatch”.

Frankenwatch : Qu’est-ce que c’est ?

Je crois que le terme a aujourd’hui le même sens que les montres dont il parle. Il est fait de plusieurs définitions, mais on ne sait pas laquelle est la bonne. Le mot a à priori été utilisé dans un premier temps par certains collectionneurs et amateurs de montres, mais la trace de son inventeur originelle est perdue et il nous faut reconstituer la créature.

Si l’on veut donner une définition de qualité, il faut selon moi repartir un peu plus loin en 1818 dans l’esprit de Mary Shelley quand elle publie (anonymement dans un premier temps) Frankenstein ou le Prométhée moderne.

Je vais faire des déçus et je le sais, mais Frankenstein n’est pas une créature. C’est un jeune homme au doux prénom de Victor, doué de sensibilité, amoureux des sciences et (un peu trop) de pierre philosophale et de l’essence de la vie. C’est lui, qui, à partir de plusieurs parties d’êtres humains, et d’autres êtres vivants, assemble une créature à l’aspect repoussant. Puis :

“Depuis près de deux ans, j’avais travaillé sans relâche dans le seul but de communiquer la vie à un corps inanimé. Je m’étais privé de repos et d’hygiène. Mon désir avait été d’une ardeur immodérée, et maintenant qu’il se trouvait réalisé, la beauté du rêve s’évanouissait, une horreur et un dégoût sans bornes m’emplissaient l’âme. Incapable de supporter la vue de l’être que j’avais créé, je me précipitai hors de la pièce, et restai longtemps dans le même état d’esprit dans ma chambre, sans pouvoir goûter de sommeil”

Un peu d’histoire ne fait pas de mal, vous en conviendrez. 

Qu’est-ce qu’une vraie Frankenwatch ?

Une Frankenwatch est donc bien une montre, fonctionnelle, assemblée à partir de pièces diverses et variées de A jusqu’à Z, ne ressemblant pas vraiment à quelque chose que l’on connaît. Jamais produite par la marque qui décore pourtant le cadran, c’est une montre qui semblerait indésirable à première vue.

Source : Gear Patrol

Mais malgré cette définition stricte, que peut-on assimiler à une Frankenwatch ? Il semblerait qu’il s’agisse d’une montre qui provient de la volonté d’une personne de créer une pièce qui n’existe pas vraiment. Mais une volonté qui par la suite disparaitrait comme une délégation de responsabilité ou une fuite. Il n’y a donc pas que du bon à la Frankenwatch.

Elle n’est en fait pas légitime, et n’a aucun lieu pour s’exprimer pleinement. Elle n’est chez elle nulle part, et partout rejetée. Mais au fond, elle ne demande que de l’amour et une vie comme ses “semblables”. En particulier d’être portée par celui qui l’a créée et qui devrait être le seul à la porter puisqu’il est en est la source et la volonté.

Source : Birth Year Watches

Si l’on pense à une montre Bamford ou autres montres customisées “officielles”, elles ne peuvent à mon avis pas être considérées comme des Frankenwatch, car elles restent faites de véritables pièces de chez Rolex ou du groupe horloger LVMH, et elles sont assumées du moment de leur création jusqu’à leur vente et à la pleine conscience de celui qui les achète.

Conclusion : voyons les choses plus simplement

Je dois avouer que cet article est plutôt rigoureux dans la mesure où je me fonde uniquement sur l’oeuvre de Frankenstein. Dans la vie de tous les jours, il faut savoir différencier 4 éléments :

Dans tous les cas, le mal se produit quand la personne qui détient la montre (car il s’agit souvent de montres qui se retrouvent sur le marché et que les gens analysent comme telles) et qui veut s’en séparer, ne veut pas dévoiler le véritable visage de celle-ci, ou encore qu’il ne le sait même pas.

C’est pourquoi il est normal d’observer qu’une Franken est vue telle une montre qui “fait peur”, comme la créature. Donc une montre dont on est ni sûr de la provenance, ni sûr de l’originalité et des pièces qui la constituent.

Entourez donc vous bien, ne prenez pas de décisions spontanées et pas assez muries. Cela devrait vous éloigner de la créature. Et si vous voulez en créer une, ne faites pas comme Victor, assumez votre création !

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