Montres & bonne conscience : Les clés d’une éco-responsabilité horlogère

Montres & bonne conscience : Les clés d’une éco-responsabilité horlogère

La tendance est bien là et nous y sommes évidemment sensibles : protéger notre belle planète bleue et limiter notre impact sur cet environnement qu’il est si simple de détruire si l’on n’y fait pas assez attention. On essaye d’acheter Bio et de manger Bio, on privilégie les matières tissées par de petits producteurs lorsqu’on choisit nos vêtements et surtout on essaye de plus en plus de consommer intelligent en achetant des produits qui durent.

Bravo à tous, le long chemin passe certainement par là.

En horlogerie aussi la mode s’installe, celle de voir arriver sur le marché de plus en plus de montres aux boîtes et bracelets en matériaux recyclés, souvent accompagnés de cadrans aux couleurs qui rappellent la nature, parfois même fleuris. C’est une approche très positive et louable qui même si elle procure parfois beaucoup d’éco-responsabilité s’accompagne toutefois souvent de beaucoup moins de plaisir horloger.

Et si ce choix n’était en fait pas à faire ? S’il était possible d’acheter de vraies belles montres en toute bonne conscience et de regarder ses haricots verts droit dans les yeux sans se sentir horriblement coupable ? Vous allez voir, nous pensons sincèrement qu’il n’est pas nécéssaire de se promener avec une montre en papier recyclé…

Acheter Vintage, tout simplement ?

Cela peut paraître assez évident j’en conviens, mais ne suffit-il pas d’acheter une montre ancienne pour limiter son impact horloger sur l’environnement ?

Des montres produites pas toujours de manière 100% écologique, c’est certain, mais il y a souvent plusieurs décennies voir plus. Des achats qui ne jouent pas le jeu de notre société de consommation et du besoin de nouveauté permanent. J’y vois personnellement ici une solution simple mais diablement efficace ! Non ?

Réparer des montres ne serait-il pas le meilleur des recyclage ?

Pour ceux qui souhaitent absolument faire partie d’un processus de recyclage, c’est aussi simple, il suffit d’acheter ou de récupérer une montre mécanique ancienne ou moderne qui ne fonctionne plus avant que cette dernière ne soit éclatée et ses différents alliages éventuellement fondus lorsqu’il s’agit de métaux précieux. Vous réduirez ainsi même l’impact énergétique du processus de recyclage. Not bad.

Peut alors commencer le meilleur duo de recyclage : la réparation et la restauration. Vous bénéficierez ainsi d’une double satisfaction pour votre conscience eco-friendly. Celle d’avoir donné une deuxième vie à une montre et celle de ne participer ni à une sur-consommation, ni à l’impact énergétique et écologique que peut avoir le processus de recyclage. Si tout le monde faisait ainsi, il n’y aurait plus de cimetière à montres, problem solved.

Et enfin transmettre, car une montre dure évidemment plusieurs vies…

Il n’y a en effet pas que l’objet montre en lui même qui puisse être recyclé ou construit à partir de matériaux “écologiquement sympathiques”. Nous même retournerons un jour à la terre et il ne tient qu’à nous d’assurer la continuité de la vie de cette montre qui nous a si longtemps accompagnés.

L’acte est simple, il suffit de choisir la personne qui en prendra soin, la portera régulièrement et lui offrira ainsi le plus beau des avenirs. Il est donc même conseillé d’offrir et de transmettre de son vivant, avant que la valeur marchande de nos montres ne prenne le pas sur le souvenir ému d’un être aimé.

Car c’est bien de cela dont il s’agit : continuer de faire vivre le souvenir de l’Homme à travers ce petit objet qui fit un jour partie de son intimité et de son quotidien. N’allons pas jusqu’à appeler cela une relique, mais nous n’en sommes vraiment pas très loin.

Je terminerai ces quelques lignes en insistant sur le fait que je ne condamne évidemment ni l’achat d’une montre neuve ni d’une montre en algues recyclées. Bien au contraire. Cette démarche consciente qui semble s’étendre à l’horlogerie est très saine et nous y adhérons bien évidemment même si nous restons généralement sur notre faim niveau pur plaisir horloger…

Les grands groupes l’ont compris et les marques horlogères historiques sont également de la partie. En témoignent la nouvelle manufacture éco-responsable Omega de Bienne, pensée par l’architecte japonais Shigeru Ban ou encore la démarche de la Maison Chopard de n’utiliser dans sa conception joaillère et horlogère que de l’or “éthique” à la provenance traçable et garantie.

Le plus important dans l’histoire, et ne l’oublions jamais, étant bien entendu de conserver son sourire et ce plaisir si personnel lorsqu’on regarde le temps qui passe. Un élément essentiel qui nous donnera envie de réparer, de moins ou de ne pas changer et de transmettre ces montres, pour leur offrir de nouvelles vies. Qu’elles soient en acier, en or éthique ou en alpaga recyclé.

Nous rassurerons par la même occasion les amateurs de montres les plus écologistes et les plus soucieux d’entre nous, dans la mesure ou la belle horlogerie qui nous intéresse n’est de loin pas la plus impactante des industries d’un point de vue environnemental.

Je propose que nous commencions déjà par acheter beaucoup moins de vêtements et à les garder le plus longtemps possible, nous participerons ainsi à notre manière à la réduction de l’emprunte carbone de la “deuxième industrie la plus sale du monde” juste derrière l’extraction de pétrole et de gaz naturels : j’ai nommé l’industrie textile, plus particulièrement celle que l’on appelle “Fast Fashion”.

Après, ma foi, que l’on décide de porter avec son chino en coton éthique recyclé et ses chaussures en ananas, une vraie belle montre ou un accessoire eco-friendly, je pense qu’on peut dans les deux cas réellement rester un mec bien, conscient et respectueux de son environnement… Non ? 

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