Jeunesse et horlogerie : La passion n’a pas d’âge

Jeunesse et horlogerie : La passion n’a pas d’âge

La majorité d’entre vous, chers amis, a commencé à s’intéresser aux montres dès le plus jeune âge. Cependant, un trop grand nombre de personnes se lamente aujourd’hui que les jeunes sont désintéressés de ce monde et qu’ils préfèrent lire l’heure sur leurs smartphones.

Ils sont là pourtant, discrets certes, mais présents. J’en rencontré Charles, jeune passionné de 17 ans qui a beaucoup de choses à nous apprendre, croyez-moi sur parole.

Comment naît la passion ?

Chez une personne très jeune, les mécanismes sont assez semblables que chez les “grandes personnes”.

Pour les plus chanceux, la passion naitra à travers le père. Un père qui a une sensibilité toute particulière au monde de l’horlogerie. L’enseignement et l’apprentissage commenceront alors très tôt pour laisser grandir progressivement l’intérêt.

Mais d’autres n’ont guère eu besoin de leur famille pour être initiés. Parfois un ami proche, qui influence forcément son entourage, et surtout la découverte, seul, d’un beau monde à explorer.

Charles n’a que peu été influencé par son père, malgré l’attrait de celui-ci pour les belles choses, entre montres et Porsche de collection. Charles s’est construit une passion seul, profitant de son argent de poche pour commencer modestement une collection, avant de s’intéresser vers 13/14 ans aux montres mécaniques. Il sait distinguer l’utile du futile et aime la sobriété d’un garde-temps.

L’horlogerie n’est pas une histoire de moyens

Vous savez que ce sujet nous tient à cœur. On entend souvent les gens dire que le milieu de l’horlogerie est trop fermé et applique une politique de prix délirante. FAUX.

Bien qu’on ne puisse nier le fait que les prix pratiqués sont parfois déconnectés du produit (je parle de montres récentes), trouve toujours son compte celui qui veut. C’est un fait.

À commencer par moi, Nicolas, qui à l’âge de 16 ans ai commencé à porter de l’intérêt aux montres mécaniques, seul.

À 16 ans, pas moyen de mettre en jeu des sommes élevées. Mais ayant retrouvé deux vieux stylos à plume dans le tiroir du bureau de mon père, et lui ayant demandé si je pouvais les prendre, le troc qui s’en est suivi n’était que légitime. Pour une Tissot Le Locle Automatique que j’ai aujourd’hui offert à mon frère pour ses 18 ans. Transmission quand tu nous tiens…

Charles est le premier à défendre l’accessibilité aux montres. Il se fait le messie de cette idée auprès de ses amis. Pour lui : “pas besoin d’un budget incroyable pour profiter de belles pièces bien réalisées”.

Preuve en est, il possède deux modèles Seiko : une plongeuse SKX009, sa “Tool Watch” comme il l’appelle, ainsi qu’une Presage SRP527, plus élégante. Il a également craqué pour une WilliamL 1985 ainsi que pour une certaine Dan Henry, inspiré de nos vieux super-compressor. 17 ans donc, mais déjà du goût et des pièces qui font sens.

L’avenir de l’horlogerie

Un élément crucial. Pour une raison simple : aujourd’hui un grand nombre de jeunes hommes et de jeunes femmes ne s’y intéressent pas. Soit on regarde l’heure sur son téléphone portable, soit on préfère porter une montre “tendance”, plus un simple accessoire de mode qu’une “vraie” pièce intéressante.

Mais la perpétuation des savoirs-faire d’un côté et de la “consommation” de montres de l’autre, se dérouleront bien sur le terrain des jeunes d’aujourd’hui.

Quand je demande à Charles ce qu’il veut entreprendre une fois passée la classe de terminale (je vous avais bien dit qu’il était jeune), cela se tournera indéniablement vers un univers fait de garde-temps et de bijoux. Il aimerait en effet s’orienter vers une école de joaillerie, Boulle dans le meilleur de cas, pour allier l’utile à l’agréable.

Ce qui le peine, c’est de voir qu’aujourd’hui il y a une méconnaissance chronique chez les jeunes son âge. Entre ceux qui d’un côté s’intéressent aux montres mais tiennent le discours “je vais attendre d’avoir plus d’argent” et ceux qui n’y connaissent vraiment rien quand ils pourraient y être sensibles, il essaye de les convertir avec raison ! Pour lui, et il en est la preuve vivante, un petit budget peut tout à fait trouver chaussure à son pied, à condition de bien viser.

Concernant le vintage – vous vous doutez que je lui ai posé la question – il est en pleine recherche et apprentissage. D’un côté parce qu’il veut attendre d’avoir son premier “coup de cœur”, de l’autre car il vaut mieux bien s’y connaître pour éviter des surcoûts liés à une révision trop importante.

Quel plaisir, donc, de voir que certains jeunes s’intéressent si tôt à ce merveilleux monde, et tentent avec force de diffuser la bonne parole à ceux qui sont dans l’ignorance. Un appel aux marques aussi à réfléchir à cet axe capital et n’oublier personne sur le chemin boueux du “luxe à tout prix”…

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