Après ces dix derniers jours plutôt intenses et riches en actualités horlogères, complications, grandes complications, nouveautés et ré-éditions, il est grand temps de ce re-centrer un peu sur quelque chose de plus abordable et plein de sens, des montres de tous les jours et de toutes les aventures faites pour durer, sans prétention, sans “bla-bla”, mais pleines de qualités. Je parle en l’occurence de la marque allemande SINN, que nous connaissons depuis longtemps et que nous avons retrouvé avec plaisir à l’occasion du salon bâlois.
Helmut Sinn : une histoire de pilotes… et de “famille”
Sinn est une compagnie qui développe et fabrique des montres. Des montres fonctionnelles, robustes et professionnelles qui respectent à la lettre les normes d’exigences des métiers et activités pour lesquels elles sont conçues. Et pour cause. Fondée en 1961 par le pilote et instructeur de vol allemand Helmut Sinn (qui a récemment fêté ses 100 ans, le 3 septembre dernier, et qui il n’y a encore pas si longtemps, volait encore), la compagnie à pour vocation dès le départ de produire des outils de navigation pour l’industrie aéronautique mais également des chronographes pour les pilotes. Des montres de pilote, par des pilotes et pour des pilotes. “No Bullshit here”.
Lisibilité, fonctionnalité, robustesse et fiabilité. Cela vous rappelle quelque chose ? Ce n’est donc pas étonnant qu’Helmut Sinn ait été le premier à croire et à produire les premières series de chronographes dessinés par Bruno Belamich. Bruno, c’est Monsieur Bell de Bell & Ross. Nous connaissons tous la success story et la belle évolution de cette marque depuis les premières Bell & Ross by Sinn.
Si le pilote centenaire qui à donné son nom à cette marque n’est plus aux commandes du bateau (de l’avion devrais-je dire) depuis 1994, l’entreprise est restée entre des mains familières. Helmut Sinn a en effet revendu en 1994 à Lothar Schmidt, ingénieur de formation travaillant pour Sinn, et ancien responsable de production de chez IWC et A. Lange & Söhne pendant plus de 15 ans. Un certain gage de sérieux et d’amour du travail bien fait.
Une compagnie qui en bientôt sept décennies d’existence n’a connu que deux têtes dirigeantes, soigneusement choisies. Constance et fiabilité, tout comme les montres qu’ils produisent. Nous allons rentrer dans les détails.
Sinn 903St : Légitimité “Navitimer”
Si avec sa double règle à calcul, ses index et sa lunette cannelée, la Sinn 903St ressemble à s’y méprendre à une “Navitimer” ce n’est pas un hasard. Ce n’est pas une copie non plus. L’Histoire veut qu’en décembre 1978, en pleine crise du Quartz, Breitling fut malheureusement obligé de fermer ses ateliers à la Chaux-de-Fonds ainsi que ses bureaux à Genève. Les plans du modèle mythique sont alors rachetés par Sinn qui continue encore aujourd’hui, bien évidemment, à fabriquer l’icône des cockpits sous la référence 903. Le nom de “Navitimer” sera quant à lui vendu à Ernest Schneider, conjointement à la Marque Breitling qui quittera définitivement les mains familiales quelques mois plus tard en Avril 1979.
Une vraie légitimité historique et aéronautique donc pour une très belle montre de pilote commercialisée 2790 EUR. Pas exactement le même ticket d’entrée que pour une Navitimer.
Pour pilotes & plongeurs : un acier particulier, à tout épreuve
Cela fait bien longtemps que l’on ne vous cache plus notre amour inconditionnel pour les “tool watches”, qu’il s’agisse de chronographes de pilote ou de montres de plongée. Sinn nous remplie de joie sur les deux créneaux avec des produits toujours très professionnels et conformes à toutes les normes, si ce n’est davantage, des activités auxquelles ils sont destinés.
Pour preuve, en se lançant dans l’aventure “diver”, Sinn à décidé de développer les boîtiers et bracelets de ses montres de plongée dans un acier spécialement conçu pour les fonds marins. La marque a donc tissé des liens privilégiés avec le fabriquant de sous-marins allemands ThyssenKrupp Marine Systems qui lui fournit en petites quantités l’alliage original utilisé pour la fabrication de la coque extérieure des derniers sous-marins allemands, le “Class 212”. Le même sous-marin actuellement référence mondiale en la matière. Lorsqu’on parle de “Deutsche Quälitat”, nous y sommes.
Notre avis
Une marque à connaître absolument pour ceux qui aiment les montres qui ont du sens et les véritables outils taillés pour leurs aventures respectives, qu’elles se déroulent sur terre, dans les airs ou sous les mers.
Une qualité de fabrication et une fonctionnalité jamais compromises et un positionnement prix qui reste “abordable” puisque la majorité des pièces de la marque se placent entre moins de 1.000EUR et 3.000EUR. Pas de blague, moins de discours et toujours plus de montre. Une alchimie qui forcément, nous séduit…