Baselworld 2017 : Le Grand “Debrief”

Baselworld 2017 : Le Grand “Debrief”

Baselworld 2017, c’est fini. Après les attentes, les pronostics et tous les espoirs, voici venu le moment de prendre un peu de recul par rapport à cette édition qui a vu certaines grandes tendances se confirmer. Les ré-éditions de modèles historiques ont fait légion, tout comme la présence de pièces aux tailles plus humbles dans les collections, et même des prix qui semblent un peu moins s’envoler. C’est plutôt sain si vous voulez mon avis…

Baselworld 2017 : Une très grande année pour les ré-éditions

Les éditions du salon bâlois se succèdent et coincident cette année encore avec l’arrivée des beaux jours. Il n’y avait pas que du soleil cette année à Bâle, il y avait surtout un ras-de-marée de ré-éditions de modèles historiques, ou d’inspirations non-dissimulées. Omega et Seiko bien évidemment qui partagent pour nous la palme d’or du festival mais aussi Longines, Hamilton et Rado pour ne citer qu’eux, et même Rolex qui propose une nouvelle “Super Sea-dweller” Red en 43mm. Plus qu’une tendance donc, un véritable constat.

D’ou vient ce besoin ? Serait-ce un manque de créativité des designer ? Une prise de risque minimum souhaitée par les marques ou une véritable demande de la part des marchés face à la puissance de l’offre “vintage” et au retour du consommateur à certains codes auxquels les création des 10 dernières années ne répondent plus vraiment ? Il s’agit très certainement d’un savant mélange…

Si certains passionnés qui prônent une horlogerie créative qui se réinvente crient au scandale et partagent leurs tristesse sur la toile, nous sommes bien plus nuancés, pour plusieurs raisons.

Tout d’abord parce que selon nous il n’est absolument pas nécessaire et même dangereux de faire table rase du passé pour se ré-inventer, tel un enfant “tuant son père” pour  exister par lui même avant que la transmission n’ai pu avoir eu lieu, avant que les valeurs familiales n’aient pu être intégrées. Vous nous suivez ? 

Ensuite et surtout parce qu’il est possible selon nous, et même souhaitable de faire perdurer la véritable tradition horlogère dans le 21ème siècle par des évolutions bien plus intéressantes et subtiles qu’en les connectant à nos smartphones et en grossissant certains traits jusqu’a perdre une harmonie qui jadis, existait.

Au contraire, l’utilisation de ce que la technologie moderne nous a apporté de meilleur durant les dernières décennies, combiné avec les designs iconiques laissés en héritage par ces marques, voilà qui est intéressant.

Chaleur et intemporalité d’un design qui a traversé les décennies sans prendre une ride d’un coté, robustesse, fiabilité, résistance magnétique et précision chronométrique de l’autre. Le résultat est simple : la montre d’une vie avec laquelle on a envie d’écrire une histoire et que l’on a envie de transmettre. En d’autres termes, une vraie belle montre qui a du sens et ne se transforme pas en simple accessoire prisonnier d’une tendance.

S’il l’on porte un tel regard sur le salon, il faut bien avouer que nous avons été gâtés. Voir de telles icônes renaître de leurs cendres avec une fraicheur et une énergie jamais connues auparavant, cela me donne personnellement la simple et saine envie d’acheter, dans ces conditions et à nouveau, une montre neuve.

Une humilité horlogère qui pointe le bout de son nez

Un certain retour à l’essentiel ne s’est pas fait uniquement ressentir dans les collections par ces nombreuses ré-éditions et créations nouvelles moins orientées vers l’ostentatoire, mais aussi au travers des prix proposés. Lorsqu’on voit qu’une maison comme Tudor propose aujourd’hui un diver 3 aiguilles-date équipé d’un calibre de manufacture à peine au dessus des 3000 EUR et un chronographe, calibre “manuf” lui aussi, certifié chronomètre, à 4.500 EUR, on se dit évidemment que cela représente toujours beaucoup d’argent pour la plupart d’entre nous, mais qu’il y a du progrès.

Lorsqu’on voit parallèlement que Longines et Hamilton de leur côté proposent dans des gammes de prix plus abordables de plus en plus de technicité avec des mouvements anti-magnétiques et certifiés chronomètres ainsi que des réserves de marche de 80h, on confirme la tendance.

Une humilité toute relative pour l’industrie qui est également et surtout là, ne l’oublions pas pour séduire et regagner à nouveau la confiance d’un marché européen et mondial qui s’est essoufflé ces dernières années. Une humilité qui est la bienvenue, même si les consommateurs que nous sommes ne sont aujourd’hui pas dupes. Les passionnés que nous sommes, par contre, se laissent séduire, en amoureux des belles choses, c’est d’ailleurs facilement compréhensible.

Nos espoirs pour demain

Nous espérons tout simplement que cette tendance se poursuive, celle de voir naître et renaître de vraies belles montres, ces outils du temps que l’on a envie de porter au quotidien comme pour des évènements exceptionnels, que l’on a envie de faire vivre et voyager avant de les transmettre. C’est à mon humble avis la plus sûre et saine des façons de reconquérir les coeurs de ceux qui n’achètent pas de tourbillons volants sur des coups de tête dans une boutique de la 5ème Avenue ou de la place Vendôme.

Il est selon nous grand temps qu’une certaine horlogerie re-connecte avec la réalité de ceux qui en véritables passionnés sont prêts à faire des efforts considérables pour l’acquisition d’une pièce qui les fait rêver. Encore faut-t’il que la pièce soit au rendez-vous, et l’effort réalisable. Cette édition 2017 de Baselworld nous aura certainement montré qu’ils sont plusieurs à être sur le chemin.

Pourvu que ça dure…

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