La famille Kindal & le couteau d’Ernest Hemingway

La famille Kindal & le couteau d’Ernest Hemingway

Ernest Hemingway. Romancier, essayiste, chasseur et aventurier Américain. Lauréat du prix Pulitzer pour “The old man and the sea” en 1953 ainsi que du prix Nobel de Littérature l’année suivante en 1954. Souvent identifié grâce à sa pipe et à son épaisse moustache, l’écrivain aux épaules et à la mâchoire carrée au célèbre Daïquiri double vécu à Paris au cours des années 20. C’est à Paris qu’il vécu avec sa première épouse et  fréquenta Gertrude Stein et Pablo Picasso. Cette histoire vous la connaissez certainement déjà.

L’histoire de son couteau et de la dynastie d’origine suédoise qui l’a ramené à la vie, sans doute pas. C’est justement cette histoire que je vais vous raconter aujourd’hui…

Kindal & la coutellerie : une histoire de famille

C’est à la fin du siècle dernier que le premier membre de la famille Kindal, Magnus, vint s’installer en France avec son épouse Berthe. Fils d’un humble Suédois ayant réussi dans l’industrie du papier, il n’était pas le fils aîné, et donc pas destiné à suivre les traces de son père. souffrant de diabète malgré son jeune âge il choisi de s’installer à Paris, où balbutient les premières rumeurs sur le développement de traitements à base d’insuline.

Il commence par importer des livres,du papier, carnets et autres produits de Suède mais aussi des canifs aux lames en acier ciselés pour ouvrir les pages des livres ainsi que des rasoirs à main d’excellente facture très prisés à l’époque. Le succès des canifs est tel qu’il décide d’ouvrir un magasin dédié à la coutellerie au numéro 33 avenue de l’Opéra.

Malheureusement, le père de la coutellerie aujourd’hui installée rue de Constantinople allait s’éteindre jeune, prématurément, atteint d’une gangreine en 1912 quelques semaines à peine avant la mise au point du traitement contre le diabète, en laissant derrière lui son épouse, un fils, Richard et une fille, Alma. L’histoire aurait pu s’arrêter là… il n’en n’est rien.

C’est son épouse Berthe qui repris l’affaire et developpa la coutellerie boulevard de l’Opéra, en rachetant également la société du forgeron réputé qui cherchait alors repreneur : C.V. Heljestrand

Ce sera ensuite au tour de Richard Kindal et de sa femme, May de s’occuper de la coutellerie. C’est lors de fréquents voyages aux États Unis où les couteaux d’art font fureur, que May Kindal raporte des couteaux  d’art à lames fixes, pliants, tous plus beaux les uns que les autres. Des manches en phacochère, en os de mammouth fossilisé, des lames damas… les passionnés de fines lames sont ravis et la coutellerie d’art à un nom à Paris. May fera partie de la société jusqu’en l’an 2000, alors agée de 75 ans.

C’est aujourd’hui la fille de may et de Richard, Mackie et leur petite fille, Caroline qui s’occuppe de la coutellerie. Une véritable histoire de famille, et de femmes, depuis 4 générations, qui nous l’espérons, n’est pas prête de s’arrêter à la vue de la connaissance, de la gentillesse, du service et de la sélection de lames toujours présentes au sein de leur boutique.

Le lien entre la famille Kindal et Ernest Hemingway ? Vous allez comprendre…

Hemingway, Paris & la Maison Kindal

Lorsqu’il habitait à Paris, et même bien des années plus tard lors de fréquentes visites, le plus francophone des écrivains américains de son temps avec son triangle d’or qu’il ne manquait pas de visiter: le Harry’s bar, la Maison Kindal et le bar du Ritz. Nous aurions une forte tendance à valider ses choix encore valables aujourd’hui !

Si Hemingway chasseur aimait se fournir en conseils et en nouveautés auprès de la Maison Kindal, il ne lui était pas inhabituel de passer déposer une une pièce, souvent son couteau à l’épais manche en bois de cerfs au retour de safari  pour en faire affuter la lame ou modifier le manche.

Le Hemingway : une ré-édition à la hauteur

Bien des années après la mort de l’auteur, May Kindal retrouva totalement par hasard, enroulé dans du papier kraft marqué “Hemingway”, son compagnon de tous les jours, un couteau pliant au manche en bois de Cerf, avec lame, scie, décapsuleur ouvre-boîte et tire-bouchon. Ce couteau facilement reconnaissable au pommeau en ivoire provenant d’une de ses chasses en Afrique dont il se servait au quotidien pour tasser sa pipe.

Elle le confia à feu Jacques Mongin, artisan coutelier et meilleur ouvrier de France que nous admirons tous, et l’un des tout meilleurs spécialistes du travail du bois de Cerf. Le résultat est bien évidemment est à la hauteur.

La célèbre goupille de déverrouillage du système de blocage de la lame récurrente de création Mongin et du couteau original n’est pas un hasard. On y retrouve tous les outils du pliant de l’écrivain, un magnifique bois de Cerf  rugueux qui accroche bien en main et le célèbre pommeau, qui’ n’est évidemment plus en ivoire. Nos amis les éléphants vous remercient.

Une très belle ré-édition d’une lame historique par par l’un des meilleurs artisan, à l’initiative de la coutellerie familiale qui a bien connu l’auteur. Un couteau qui a une âme et une belle histoire que nous aimons beaucoup. Une pièce de collection qui de par sa taille conséquente est davantage conçu pour le Safari que pour un port quotidien. Cela vous donne envie de fumer un pipe et de déguster un vieux rhum en relisant “Le vieil homme et la mer” ? Je vous comprends…


Vous souhaitez découvrir cette pièce en main propre ? Il en reste quelques pièces à la Maison Kindal, de tailles différentes selon les bois utilisés. Une exclusivité Kindal, évidemment.

Maison Kindal
Coutellerie Suédoise

23bis Rue de Constantinople
Paris 8ème

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