Petite Explication d’une Grande Complication #9 : l’heure sautante

Petite Explication d’une Grande Complication #9 : l’heure sautante

Marie-Antoinette, Reine de France et de Navarre et accessoirement femme de Louis XVI, grande admiratrice des oeuvres de Breguet, se voit offrir par un admirateur secret une pièce formidable, condensé de tout le savoir-faire de l’époque, et d’idées novatrices. La pièce n’est terminée qu’en 1827, et la pauvre Marie-Antoinette n’est évidemment plus là pour la contempler. Saviez-vous que la montre comprend déjà en son centre, une heure sautante, affichée par aiguille ?

Les origines de l’heure sautante

Quand on parle d’heure sautante, beaucoup penseront directement à des chiffres qui se succèdent à la vitesse de l’éclair, dans un guichet sur la montre. Un instant. C’est encore l’horloger Génial Louis Abraham Breguet qui fit sauter les heures à l’aide d’une aiguille dans la première moitié du XIX siècle.

Comment fonctionnait ce système ? L’aiguille des heures était fixe sur une heure. Et alors que l’aiguille des minutes arrive sur les dernières minutes de son parcours de soixante minutes, l’aiguille des heures commence lentement son voyage vers l’heure suivante, et quand l’aiguille des minutes vient toucher la fin de son cycle, l’aiguille des heures se foudroie à l’heure suivante.

Voyez-vous l’inconvénient d’une telle aiguille ? Souvent, les propriétaires d’une telle montre se trompaient d’une heure, quand l’aiguille des minutes arrivait vers la fin de sa course mais que l’aiguille des heures était restée sur l’heure qui se finissait. C’est pourquoi plusieurs personnes et horlogers se sont mis à penser à des montres présentant un système différent, même si cela signifie une épaisseur plus conséquente.

Louis XVI avait une pendule avec une carte de France donnant l’heure par guichet et heures sautantes. Le principal défi étant de réduire la taille de la pendule à celle d’une montre de poche, qu’elle soit à gousset ou non.

Les heures sautantes aujourd’hui

Le système d’aiguille sautante a été perfectionné, bien évidemment, mais plus tard, c’est l’apparition d’une complication d’affichage numérique, l’heure sautante par guichet, qui s’impose.

Pour résumer “simplement” :


Heure sautante, n.f :
“Complication permettant l’affichage heure par heure par le biais d’une aiguille ou d’un guichet, où le passage d’une heure à une autre se fait instantanément”


L’aiguille est remplacée par un disque où sont inscrits les heures, et qui se lit à travers une petite fenêtre sur le cadran, souvent appelé “guichet”. Le changement d’heure est instantané. Puis quand le rouage lié au disque ou à l’aiguille des minutes a totalement fini sa folle course, il fait sauter le disque des heures d’un cran, qui le fait passer à l’heure suivante avant de se bloquer dans cette position pour les prochaines soixante minutes.

Pour illustrer : MeisterSinger Salthora Meta

Quand on pense à MeisterSinger et aux heures sautantes, on a souvent en tête la MeisterSinger Salthora Meta.

Mais pour illustrer cette complication de la meilleure manière qui soit, j’ai choisi une MeisterSinger Salthora Meta transparente. Pour une raison simple, on peut voir toute la magie de la complication à travers la transparence du cadran. Plus l’aiguille des minutes avance, plus le système (qui est un module complémentaire au mouvement) accumule en lui une tension qui se relâche à la vitesse de la lumière quand l’aiguille des minutes arrive au zenith.

Le module est composé d’un râteau qui s’arme à mesure que l’aiguille des minutes avance. Lorsqu’elle arrive au bout des soixante minutes, le râteau est rappelé en position de repos faisant avancer l’étoile des heures d’un cran. L’innovation principale est liée au fait que cette tension est uniquement générée par l’aiguille des minutes et son avancement sur le cadran. En aucun cas l’énergie est prélevée sur le barillet. Laissant la réserve de marche de 38 heures intacte. Smart !

Maintenant, quand vous regarderez votre Cartier Tank à guichet en or, vous saurez. Plus sérieusement, j’espère que vous comprenez mieux maintenant l’histoire de cette complication qui a son charme, et qui permet une lecture de l’heure différente, et souvent même très appréciée.

Après tout, ne sommes nous pas tous toujours autant fascinés par ces micro-mécanismes qui prennent vie à nos poignets ? Voici une belle occasion d’en voir un s’animer plus que de raison, sans même avoir besoin de retirer sa montre…

Et si demain vos amis vous demande comment ça marche ? Ma foi, vous n’aurez qu’à leur expliquer !

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