Rado Ceramica, le graphite de Konstantin Grcic
Il est toujours difficile de réinterpréter un classique de l’horlogerie, en particulier quand votre travail de créativité est fortement prononcé. Toute la finesse et le travail de Konstantin Grcic ont donc dû s’adapter afin de repenser une pièce mythique : la Rado Ceramica. Un travail de pureté, de simplicité, et de retour aux sens premiers et à l’intuition que nous avons au temps.
Rado Ceramica et Konstantin Grcic
Il faut imaginer d’un côté le designer industriel Konstantin Grcic, et ses créations dans tous les domaines, des chaises aux formes surprenantes à des créations de plus grande envergure, ou encore des petits objets du quotidiens repensés pour apporter un autre aspect à une simple fonctionnalité.
Et d’un autre côté Rado, la marque maîtresse des matériaux de Haute-Technologie, et en particulier de leur Céramique. Konstantin Grcic ne se doutait pas que 25 ans après avoir porté sa première Rado par hasard pour une simple séance photo Vogue, il devrait lui-même poser un nouveau regard sur cette pièce.
Konstantin Grcic n’avait jamais eu l’occasion de travailler sur un projet horloger, et de devoir parfois penser à des dimensions inférieures à 0,05mm. Mais ce qui l’attirait particulièrement dans cette nouvelle aventure, c’est le rapport et la reflexion qu’entretient Rado avec les matériaux. En tant que designer, c’est une idée qu’il garde constamment à l’esprit. Et le travail si poussé et grandiose de la Céramique, véritable spécialité de Rado, l’ont indéniablement attiré dans ce projet. Il avoue aussi volontiers trouver un aspect sensuel et élégant au temps.
La difficulté résidait dans la ré-interprétation d’un modèle classique ayant fait la réputation de la marque. La “peur” de Konstantin Grcic était, malgré lui, de dénaturer la quintessence même de la montre. Il a gardé à l’esprit la pureté de la montre, puis a ajouté à son modèle signature certaines caractéristiques subjectives. Un aspect mat tout d’abord, puis une typographie inspirante et créative sur le cadran, inspirée du monde des pilotes, et ainsi revenir à une lecture du temps simple et intuitive. Un modèle avec une petite seconde est également existante pour les amateurs de sous-cadrans, et de minimalisme…
Les pièces Ceramica
Pour ce nouveau souffle Ceramica, plusieurs choix s’offrent aux passionnés avant-gardiste qui souhaitent porter cette pièce. Le mot “porter” n’est pas le plus judicieux, la montre étant d’une rare douceur et finesse au poignet. Un premier modèle, donc, incluant une petite seconde à six heures et une date à midi. Mais un jeu sur la symétrie puisque la petite seconde se rapproche plus du centre et la date s’en éloigne. On ressent rapidement une sensation de légèreté et de pureté à la vue des index et de la minuterie d’une grande finesse. Les index, d’un très plus large, sont recouverts de SuperLuminova.
L’autre modèle, “signature”, est une édition limitée à 701 exemplaires, et marquée à un degré plus élevé du crayon Grcic. Konstantin Grcic voulait son modèle signature, et a donc fait déborder la série initialement limitée à 700 exemplaires, une signature de son passage...Une belle empreinte déposée. Le cadran a une structure différente, et malgré sa forme carrée, Konstantin Grcic a voulu impulser une dynamique ronde au sein du cadran. Un triangle blanc inversé à midi, et des chiffres à trois, six et neuf heures. Le reste des index sont des plus petits triangles gris.
L’esprit des deux pièces n’est pas vraiment la même. La sensation qui se tire de la “signature” est davantage marquée par la respiration et l’espace, alors que l’autre modèle et légèrement plus dense. Pour le reste de la montre, la bracelet et le boitier sont sans surprise en céramique de Haute-Technologie, avec un aspect mat, choix de Konstantin pour offrir plus de discrétion et de légèreté au poignet. Le mouvement est un ETA robuste à quartz.
Deux modèles sont aussi proposés pour les femmes, en céramique noire et blanche, très simples et sobres, mais qui paraissent des petits bijoux au poignet de celles qui les porteront. Une forme de métaphore féminine.
La montre possède donc l’âme que l’on peut rapporter aux créations de Konstantin Grcic, par sa pureté, le travail des formes à toutes les échelles, et l’utilisation de matériaux d’une haute technicité, élément qui a aussi charmé le designer chez Rado.
