Essentiel : Le couteau de poche, noble compagnon du Gentilhomme

Essentiel : Le couteau de poche, noble compagnon du Gentilhomme

Dans notre rubrique “Essentiel”, je vous propose aujourd’hui de nous intéresser aux couteaux de poche. Tous  vos aïeux, jusqu’a votre père, hommes de goût bien évidemment, avaient cette bonne habitude d’emmener avec eux non seulement leur montre, mais aussi leur couteau de poche. Pas Vous ? Faute.

Si vous ignorez la praticité et la noblesse du port de la lame qui en dira aussi long sur vous que votre montre ou le revers de 5cm du pantalon de votre costume en laine irlandaise mais à la coupe italienne déstructurée, surtout ne vous inquiétez pas, il n’est pas trop tard.

NDLR

Avant d’aller plus loin, je tiens  à préciser que je n’encourage personne à se promener avec une hache ou un sabre pour agresser d’innocents inconnus. Oui, je m’adresse à toi qui voue une passion rigide pour les lois et combat vigoureusement le port d’armes, sans comprendre la véritable origine du problème : l’être humain à qui appartient la main qui tient l’arme, et non l’arme en elle même. Mais telle n’est pas le sujet dont nous allons traiter aujourd’hui.

Une tradition à perpétuer

Non seulement nos ancêtres avaient cette bonne habitude, mais nos héros d’enfance également. De Largo Winch à Rahan, et de McGyver a Britt, le James Coburn des 7 mercenaires de John Sturges, tous ces chevaliers modernes ou non connaissaient la noblesse de la lame. Sans remonter historiquement jusqu’aux chevaliers du moyen-âge ni au port des deux sabres par les Samouraïs du Japon médiéval, l’héritage est présent et là est bien l’esprit  que j’aime défendre et transmettre.

Si notre société limite à juste titre et ne justifie plus vraiment du port d’une lame de plus de 10cm pour survivre ni se défendre (discutable), cette élégante habitude qui est personnellement mienne depuis l’âge de 7 ans reste terriblement pratique. Qu’il s’agisse d’un simple déjeuner ou d’un pic-nic improvisé dans un parc, de libérer un accidenté du piège de sa ceinture de sécurité, d’ouvrir ses cadeaux d’anniversaire avec respect et délicatesse ou simplement de manger un fruit au bureau sans s’en mettre partout : les intérêts restent nombreux.

Le couteau de poche fait partie de ces rares objets fonctionnels, utiles et intemporels,  tout comme nos montres d’ailleurs, qui nous représentent et que nous pourrons transmettre, le jour venu, chargés de notre énergie et expériences de vie. Ces couteaux de poche vont du plus basique au plus complexe et représentent, de petites traces indélébiles des meilleurs savoir-faire de la main de l’homme.  Pas d’électronique ici, pas de batteries à charger, juste un souvenir  fonctionnel et authentique dont la corne où le bois se patinera avec amour au contact de votre poche et de la paume de votre main.

J’en profite pour nous le rappeler à tous, tradition oblige : lorsque un ami vous offre une lame, si petite soit-elle, plongez la main dans votre  poche et donner lui la première pièce de monnaie qui vous vient à la main. Ainsi, le lien d’amitié qui vous uni ne sera pas trancher. Merci.

Entretien : quelques règles de base à respecter

Maintenant que l’on sait tous de quoi on parle, il va de soi que ces courtes lames de poche se respectent et s’entretiennent, tout comme le sabre du guerrier. Posséder une lame non-affutée reviendrait à porter une montre qui ne serait jamais à l’heure ou des soulier recouverts de boue. Pas très Gentleman. Oui, c”est la moindre des politesses.

Avant toute chose, une lame se respecte surtout par l’utilisation que l’on en fait. Tout comme on évite de trancher des matières plastiques, des agrumes ou des tomates avec une lame lisse, on ne claque jamais la lame à l’intérieur du manche lorsqu’on le referme. Nous éviterons également de poser ses doigts sur la lame, et encore moins sur le fil, merci, surtout si cette dernière n’est pas en acier inoxydable.

Si l’on veux parler de qualités d’aciers un instant, dont il existe une infinité de variantes, notez simplement qu’une  lame à haute teneur en carbone sera par définition plus dure et conservera longtemps son fil et son tranchant. Elle risque cependant de s’oxyder, il suffira de bien la sécher après chaque utilisation et de recouvrir la lame d’une fine pellicule d’huile si d’aventure vous veniez à la laissez dans un tiroir pendant un certain temps.

Un peu de  concret : les options qui s’offrent à nous ?

Le couteau suisse : Polyvalence et compacité

Vous êtes baroudeur, mais ne vous sentez pas de vous promener avec la lame de Bear Grylls pour aller travailler ? Je comprends. Optez dans ce cas pour le choix de McGyver (son couteau, pas sa coupe de cheveux, soyons sérieux). Je vous conseillerais même de vous procurer le vrai couteau suisse. Il me semble que le modèle fournit aux membre des corps armés suisses sont en effet d’une facture et robustesse bien différente. Pour les amateurs de vintage, l’année d’émission du couteau en dotation est inscrite à la base de la lame.

L’Opinel : Petit bout de France

Fiers de nos racines et de notre terroir, le plus vieil ami du saucisson au poivre a toujours le vent en poupe. Les variantes du couteau de poche des paysans (terme noble) célèbre pour sa virole sont nombreuses. Lames forgées carbone ou acier inoxidable, manches en bois ou ici en corne, il y en a pour tous les goûts et de toutes tailles

Les couteaux artisanaux : élégance et légerté

Nous passons ici dans une autre catégorie : celle des couteaux artisanaux aux manches en corne, ivoire, os fossilisés ou bois précieux et entièrement réalisés à la main.

Grand nombre de couteliers célèbres ou confidentiels comme Lyonel Lataste présentent chaque année des création surprenantes ou sur-mesure selon les demandes des clients : la vraie tradition de la coutellerie française.

Les couteaux pliants Mongin reste également une référence en la matière. Légèreté en poche, qualité des matériaux et un savoir-faire traditionnel caractérisent ces pliants. Quelques modèles mythiques incluent la navette, la facette et le yatagan, tous immédiatement reconnaissables au système de blocage de la lame par ressort avec anneau d’ouverture. Nous aimons beaucoup.

Le Balisong : Fonctionnalité et tradition des Phillipines

Un merveilleux couteau pliant, au design et à la conception si simple qu’ils frôlent le génie. Le Balisong, ou couteau papillon souffre malheureusement toujours aujourd’hui d’une réputation héritée des productions cinématographiques américaines des années 70 et 80.

Si l’on oublie les voyous de Harlem et les méchants moustachus des triades un instant il reste un véritable modèle d’esthétisme et de fonctionnalité. Ouverture et fermeture extrêmement rapide d’une seule main. Beaucoup de qualités.

Si vous optez pour un modèle fait main aux Phillipines, dans la région de Batangas, ce que je vous conseille, vous ne le regretterez pas. La lame en acier carbone prendra rapidement ces reflets bleus et jaunes au contact du sang. Une bien belle patine. Pas de panique, je n’ai blessé personne avec cette lame, simplement partagé une côte de boeuf d’1,5Kg avec un ami très cher. Ami auquel j’ai d’ailleurs offert l’exemplaire jumeau de cette lame de batangas aux plaquettes en ébène.

Le Higo no kami : Héritier du Katana

Inventé et fabriqué à Higo depuis 1896, le plus populaire des couteaux de poche japonais à gardé son âme : un manche en tôle de laiton replié et une lame forgée d’un acier carbone tranchante comme un rasoir. Construction “San mai” (3 couches) similaire à celle des célèbres sabres japonais. Une couche d’acier dur (pour le tranchant) au centre entre deux couches d’acier plus tendre pour que la lame ne soit pas cassante. Vous cherchez tranchant et authenticité ?  Ne cherchez plus. 

Vous voyez la patine du manche et de la lame ? Le résultat de 13 années au fond de ma poche et au creux de ma main à alterner apéritifs et découpe du cuir pour la confection de bracelets. Le fil est aussi tranchant qu’au premier jour.

Le couteaux de chasse de son grand-père

Si le grand-père que vous admiriez tant vous a laissé sa lame, conservez-la et portez-la avec honneur, et fierté. Un jour peut-être serez vous amené, vous-même, à le transmettre à la génération suivante. Le temps passe vite, la vie passe vite. Continuer de faire vivre ces objets est un excellent moyen de continuer à faire vivre la mémoire des être aimés.. juste un avis.

Ici le couteau pliant de chasse ayant appartenu à Joseph. Un tantinet imposant pour ne pas déformer la poche intérieur de votre costume de Saville Row, mais très à l’aise dans un sac.

Le Spyderco : robustesse tactique

Vous êtes plutôt tactique ? Tout un tas de marques américaines font très bien les choses. Spyderco et son trou circulaire d’ouverture rapide d’une main caractéristique en est un exemple. Manche en G10, lame affutée rasoir et liner-lock : voici des choix guidés par la fonction. Forcément, cela nous parle.

Fournisseur officiel de l’armée et polices U.S., un gage de qualité et des designs iconiques pour la marque à l’araignée. Les modèles “Police” et “Military” restent les plus emblématiques.

La liste continue et les options sont évidemment infinies. Vous l’aurez compris, nulle prétention ici d’être exhaustifs, juste l’envie de partager une autre de nos passion, aussi affutée que notre amour de la belle horlogerie…

 

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