Maison Mauban : bon pied, bon oeil

Maison Mauban : bon pied, bon oeil

Vous le savez, chez Les Rhabilleurs, nous aimons les belles choses, faites et pensées avec amour, passion, et savoir-faire. Edouard aussi. En 2014, il déménage les affaires de ses arrière grands-parents et trouve une vieille paire de bottines “Balmoral”, d’un chausseur du Boulevard des Capucines.

Après de belles études, il travaille en cabinet ministériel, ce qui lui plait énormément. Mais ces bottines sont suspendues dans son esprit et lui chuchotent une idée, hors des sentiers battus et de son chemin en politique. Il quitte son activité pour donner un nouveau un souffle de vie aux chaussures de son arrière-grand-père, en respectant les traditions du début XXe siècle.

Les débuts de Maison Mauban

Au commencement, un certain décembre 2014, son objectif est de réaliser des bottines dans l’esprit “balmoral” en utilisant les meilleurs cuirs, techniques, et artisans Français, à la façon d’antan. Il créé alors Maison Mauban du nom de son arrière-grand-père dont il ranime l’âme ici. Il part alors d’une forme dessinée aux mesures du client, pour lui laisser enfin la liberté de personnaliser sa chaussure. Du bespoke, clairement.

Mais remarquant que cette façon de faire ne plaît qu’à très peu de clients, qui préfèrent être guidés, il décide de créer deux formes pour deux types de pieds standards et joue avec les mesures de hauteur et de largeur seulement, qui sont les composantes cruciales qui permettent d’atteindre un confort optimal. Il créé donc un premier modèle de Balmoral bi-matières ainsi qu’un modèle Oxford, plus classique, pour ceux qui n’oseraient pas changer de style.

La balmoral est une bottine montante qui possède 7 à 9 oeillets, et qui monte au-dessus de la cheville. La maison Mauban la propose ici en bi-matières, veau et veau velours, dans différents coloris. Un cuir noir ou marron, qui s’associe à merveille avec un veau velours olive, camel, taupe, ou noir.

Bottines Mauban : la fabrication

Sachez tout d’abord qu’il faut trois mois avant de pouvoir confortablement porter ses bottines. Si le délai est aussi important, c’est que le travail réalisé ne laisse aucun détail de côté, pour un rendu proche de la perfection. Une fois la forme et la couleur choisies, les petites mains des artisans français de Cholet (l’artisan formier, qui travaille les formes en bois), du Puy-en-Velay (pour les peaux), de Chemillé (atelier de confection), et de Tourcoing (pour les fils de couture), font naître l’exceptionnel.

La construction est bien évidemment Goodyear, avec un montage triple couture. La spécificité d’Edouard est qu’il coud la tige (la partie  du dessus en cuir de la chaussure) au mur (côté d’une des couches au dessus de la semelle) alors que d’habitude, c’est un collage. Ensuite, la technique “trépointe et petit point” reprend la tradition Goodyear et finalise le travail.

D’où provient le confort inégalé quand on passe à nos pieds ces chaussures ? Tout réside, en partie, dans une semelle en liège (non aggloméré), insérée en dessous de la semelle en cuir pour un confort qui épouse les formes du pied et lui apporte une température optimale.

Pour ce qui est du détail, vous allez aimer. Nos yeux se sont remplis d’un éclat assez rare quand notre regard s’est posé sur la teinture de tranche. Elle était tout simplement parfaite. On a directement songé à nos bracelets… Et la double couture externe ne souffre d’aucun défaut. En touchant et en regardant le fil, il est impossible de ne pas sentir la grande qualité de confection qui les accompagne.

La collaboration Mauban

Vous vous souvenez du garage indépendant Blitz ? En janvier 2016, aussi étonnant que cela puisse paraître, Maison Mauban a fait une collaboration avec le garage pour fabriquer une bottine de bon motard avec une bonne barbe, avec toujours les même finitions d’exception. Le cuir choisi est deux fois plus épais que sur la bottine balmoral, histoire de passer les vitesses en toute sérénité. Mais le plus impressionnant reste la semelle, tout droit sortie des ateliers de l’armée française et suisse qu’elles utilisent pour les parachutistes. Atterrissage en douceur.

J’allais oublier un détail qui a son importance. Même chez les grands chausseurs, la boîte, bien que travaillée, n’est pas exceptionnelle. Edouard a fait appel aux fournisseurs de boîte de vins Saint-Emilion pour y ranger votre paire Mauban. Comment ne pas savourer…

Vous vous doutez certainement que le prix est moins doux que le touché du veau-velour… Correct. 1500€. Le prix de la matière première, du temps et du travail des meilleurs artisans français dans les différents domaines nécessaires à la fabrication de ces bottines. des peaux, au montage de la chaussures et aux formes des chaussures, tout ça réalisé en trois mois.

À découvrir le personnage, je peux sentir qu’il pourrait proposer une chaussure dans l’esprit et les exigences de Mauban, avec un prix plus abordable. Affaire à suivre, donc, pour les amoureux de Balmoral…

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