Type 20. Une référence mythique qui est au chronographe de pilote ce que la submariner est à la montre de plongée : une icône. Breguet remporte évidemment la palme de la notoriété et de la spéculation mais bien d’autres constructeurs ont été choisi et se sont attelés à la tâche de façon tout aussi légitime : Auricoste, Dodane et Vixa bien sûr, mais aussi Chronofixe et Airain. C’est l’une de ces dernières que nous vous proposons de découvrir aujourd’hui, une très belle pièce qui n’a rien à envier à ses illustres aînés.
Rappel historique
Pour ceux qui n’auraient pas encore vu (et revu) notre minute de l’expert dédiée à ce chronographe retour en vol de légende, voici un petit cours de rattrapage, qui ne fera sûrement de mal à personne.
La Type 20 était destinée aux pilotes de l’aéronavale, de l’armée de l’air et du Centre d’Essai en Vol. Le cahier des charges établit par le Ministère de la Défense était formel : tous les chronographes de Type 20 devaient être accompagnés de la fonction retour en vol, caractéristique majeure des copies rendues par les différents manufacturiers choisis par le bureau d’étude du Ministère.
Parmi les autres caractéristiques des chronographes Type 20 se trouvent: un boîtier de 38mm de diamètre et 14mm d’épaisseur, un cadran noir avec index et aiguilles luminescentes, un mouvement mécanique (puis automatique à partir des années 70-80) disposant d’une réserve de marche supérieure à 35 heures, une précision relative de + ou – 8 s/j et enfin, la capacité de supporter plus de 300 fois la marche, l’arrêt et la remise à zéro du chronographe.
Du fait de leur utilisation militaire et importance dans le calcul des trajectoires, les Types 20 de dotation étaient révisés très régulièrement, ce qui explique souvent l’accumulation sur le fond de boîte, de gravures et de poinçons témoignant de leurs nombreux passages dans les ateliers de Besançon ou de Paris (principalement chez Dodane et Pechoin). Lorsque les Type 20 ont été réformé, toutes ont été marqué des lettres “FG” (pour “Fin de Garantie”).
Airain Type 20
Le modèle en question aujourd’hui, qui est un modèle règlementaire, évidemment, mais civil, même s’il aurait totalement pu avoir un service et une histoire militaire. Ces modèles civils étaient en effet en vente aux foyers des bases aéronautiques et nous savons que nombre d’entre eux ont connu quelques heures de vol.
Les caractéristiques du cahier des charges que nous aimons tant, citées plus haut, ne manquent évidemment pas à l’appel et c’est un mouvement Valjoux 222 qui lui, assure la fonction Flyback requise. La construction de la boîte en trois parties est complétée par un plexi bombé : On aime. Le tritium des index et des aiguilles a vieilli en une belle teinte vanille foncée et les échelles des sous-compteurs de type “railroad” terminent un tableau ultra lisible et fonctionnel au charme d’antan. Le type de pièce dont je ne me lasserais sûrement pas. Authentique, iconique, robuste et fonctionnel… Seriously, what else ?
Notre avis :
A défaut d’être la Breguet, que les collectionneurs s’arrachent, cette Airain Type 20 est un petit bout d’Histoire dont les amateurs (et collectionneurs visionnaires) ne manqueront pas de reconnaître toutes les qualités : Une pépite icônique, sorte d’underdog pour beaucoup (ça aussi, ça nous plaît énormément), mais qui a tout d’une grande et qui a également un avantage certain sur ses illustres cousins, celui d’être encore relativement accessible… Mais pour combien de temps ? Je ne saurais le dire…
Bonus :
C’est notre ami Stéphane de Montres-Mania qui nous a fait découvrir ce trésor souvent sous-estimé. Malheureusement, ce Type 20 fait partie de ces pièces dont il ne souhaite à priori pas se séparer… À priori…