fbpx
Rencontre avec Alexandre Meerson, maison de style et d’horlogerie !

Rencontre avec Alexandre Meerson, maison de style et d’horlogerie !

Une rencontre riche en expérience. Voilà ce que je me suis dit en sortant de cette rencontre avec Alexandre Meerson, le 18 décembre dernier au Bon Marché. Tel un Rhabilleurs, je me suis pris au jeu de l’interview, et, avec un professionnalisme très relatif, je m’étais quelque peu renseigné sur ses créations. Eh bien croyez moi : il y a des garde-temps qui valent vraiment le coup d’être manipulés, touchés et observés à la loupe, tant le Digital peu desservir la Création. Détails et excellence, voilà les deux adjectifs qui me sont venus à l’esprit quand j’ai eu la chance de porter et manipuler ses créations horlogères.

Alexandre Meerson est un Homme moderne. Homme moderne au sens multitâches, il est aussi bien businessman que créatif. Je lui laisse la parole et vous laisse juger par vous même.

Qui est Alexandre Meerson ?

Je suis un peu comme Obélix, je suis tombé dans l’horlogerie quand j’étais tout petit. Mon père, Emerich Meerson, était créateur horloger et joaillier. Il a fait partie de ceux qui, à partir des années 50, ont imaginé la montre de mode, la montre « fashion ». C’est à dire qu’il sortait du carcan exclusivement classique horloger et/ou fonctionnel dans lequel la montre était cantonnée.

Au contact de designers, de grands couturiers et de personnes qui évoluaient dans la mode, au sens mode de vie, style de vie, il a commencé à amener de nouveaux matériaux comme l’argent, le vermeil, le plaqué or ou l’acier. Il a aussi amené des formes innovantes, des courbures et des cambrures qui n’existaient pas ou peu, ainsi que des tailles et des couleurs peu répandues.

Il a créé à la fois sous sa propre marque, Emerich Meerson, mais aussi pour d’autre marque comme Tiffany, Stern, Van Cleef & Arpels et Mikimoto.

Quel est votre parcours ?

Je suis né dans cet environnement, tout petit j’étais à la fois entre son studio de création à Paris et l’atelier d’horlogerie à Besançon. J’ai ainsi commencé très jeune, jusqu’à y travailler presque à plein temps en parallèle de mes études. J’étais à la fois sur l’artistique, le retail, l’ouverture de point de vente et la distribution.

En terme de parcours, j’ai commencé par des études artistiques pour finalement m’orienter vers du droit à Science Politique, que j’ai quitté en 3ème année quand LVMH m’a proposé un travail.

Depuis plus de 20ans je gère, outre ma passion pour la création, « La Boutique du Luxe » un cabinet de conseil en stratégie, production design et d’insight pour accompagner les marques du luxe dans leur développement.

Quelles sont les origines de la marque Alexandre Meerson ?

Je vis en Angleterre depuis 10 ans. Il y a 7 ans j’ai pris la décision de me lancer et de réaliser mon rêve. Je sentais l’impératif de créer et de m’exprimer. Mon territoire c’est le « Luxe d’aujourd’hui ». Ce que j’appelle le luxe d’aujourd’hui, c’est le luxe discret, mais qui transpire l’excellence. Ce sont des produits qui sont fonctionnels et beaux, mais qui sont d’une intégrité absolue en terme de facture.

Alexandre Meerson - L'art du détails

Quel était votre premier projet ?

Mon projet de départ, il y a 7ans, a donc été de créer ma 1ère collection de montre avec plusieurs impératifs dans le cahier des charges. Le 1er était de ne pas avoir de dette et donc d’être en autofinancement total. Le 2ème était de ne travailler qu’avec les meilleurs artisans, au nombre de 88. Les rassembler et les fédérer nous a pris 3 ans. Le 3ème était que tout devait être fait à la main.

Ces trois impératifs expliquent pourquoi j’ai voulu mettre mon nom sur ces pièces. Je ne sors rien dont je ne sois pas à 100% satisfait. Et c’est aussi pourquoi nous avons sorti 27 versions avant d’obtenir la bonne…

Parlons un peu du style « Alexandre Meerson »

J’ai un style qui, inspiré de l’Art déco et de sa simplicité, ne peut pas être réalisé à la machine. J’ai voulu créer une sorte de talisman, le rond n’est pas rond, le droit n’est pas droit, et ainsi créer des pièces très sensuelles, difficilement réalisables en machine.

J’ai commencé avec la collection Altitude, qui est mon interprétation de la montre classique. Ce sont des montres rondes maintenues par ces cornes si spécifiques que l’on appelle cornes flottantes. D’une part parce que j’aime les contrastes, mais aussi parce que je trouve que les montres rondes sont abimées par les cornes classiques. D’autre part, une fois la montre posée sur une table, seules les cornes sont en contact avec le support, je ne voulais pas que le fond perde de son intégrité.

Alexandre Meerson - Collection Altitude

Chaque pièce est travaillée à la main, quand vous touchez avec vos doigts les cornes vous vous rendez comptes qu’elle sont facettées, un mélange de courbures et d’arrêtes, chose impossible à réaliser à la machine. Il y a quelque chose de très sensuel dans mes réalisations. L’autre exemple, c’est le polissage sur le fond de boite qui n’est pas homogène, témoin du travail artisanal.

J’ai tout fait pour garder le côté simple de l’Art déco, qui lui était fait pour une époque de l’industrie, mais en le rendant « digital », c’est à dire fait à la main.

Vous portez donc une grande attention aux détails, pouvez-vous nous en dire davantage ?

Pour moi il n’y a rien qui ne soit pas à la fois guidé par un besoin fonctionnel et esthétique. Si vous jetez un coup d’œil aux aiguilles, au départ vous avez l’impression que ce sont des aiguilles dauphines. Mais ce type d’aiguille m’ennui car je trouve qu’on a du mal à lire l’heure quand elle coupe au bout (de l’aiguille). J’ai donc créé les 1ères aiguilles dauphines asymétriques. Pour moi, ce léger déséquilibre est aussi fonctionnel qu’harmonique.

Alexandre Meerson - Cadran Altitude

Cette façon de penser se retrouve dans tous les détails, tous ces déséquilibres combinés les uns avec les autres créent une harmonie, et quelque chose que je trouve intéressant pour ne pas dire parfait, à mon sens bien sûr.

Un autre exemple : le cadran est légèrement bombé sur les bords et le verre saphir suit la même courbe que le fond de la boite pour créer une harmonie, ça se joue au 10ème de millimètre. De même, les appliques sont découpées et positionnées à la main pour suivre le bombé du cadran avec un espace d’1/20ème de millimètre à l’arrête pour permettre à la lumière de se refléter sur la cadran galvanique.

Un autre détail, en s’approchant du guichet date on s’aperçoit que c’est en fait un escalier, qui symbolise l’escalier d’un hôtel de Shangaï. De la même manière que le reste, il est entièrement réalisé à la main.

Alexandre_Meerson-Premiere_Date_Focus_Guichet

Ensuite, vous avez la couronne qui est gravée avec le symbole mandala. Il symbolise pour moi et mon équipe le fait qu’on vient de tous les horizons. Dans notre équipe il y a des Américains, des Turques, des Français, des Suisses et j’en passe.

Parlons maintenant des mouvements qui donnent vie à vos créations

Nous avons eu une rencontre déterminante avec la Manufacture Vaucher, qui a accepté de nous vendre leurs calibres pour en faire nos mouvements. Nous ne faisons rien d’autre que de personnaliser la masse oscillante et déplacer certains pignons pour que les secondes soient au bon endroit, par exemple.

Alexandre Meerson - Mouvement Vaucher

On préserve l’intégrité du calibre Vaucher, qui est sublime en l’état. On ne prétend donc pas avoir des mouvements « in-house ».

Alexandre Meerson - Mouvement Vaucher

Quels sont vos délais de production ?

Nous ne possédons presque aucun stock, sauf pour quelques détaillants. Et dans la mesure où le client à une certaine marge de personnalisation, ou tout du moins un choix varié de possibilité, les délais vont de 6 semaines à 6 mois. Le client a la possibilité de suivre la quasi totalité de la fabrication de sa montre. Il peut communiquer avec l’horloger et recevoir les images des étapes de fabrication. Sa montre lui est livrée dans un écrin en bois, réalisé par le menuisier de Rolls Royce, dans lequel il trouve une clef USB contenant le film de la fabrication de sa montre.

Parlez-nous de vos sites de production

Les cadrans et la boitiers sont fabriqués à la Chaux-de-Fonds. Les bracelets, les boucles et les ardillons sont faits au Locle. Les mouvements viennent de Fleurier. Toutes les petites pièces, comme les visses et les aiguilles, sont fabriquées dans le Jura suisse, ainsi que l’assemblage de nos montres. Quant aux cuirs, ils viennent de partout dans le monde.

Alexandre Meerson - Altitude Première Date

Quels sont vos projets à venir ?

Ma prochaine montre s’appelle la D15. L’explication est assez simple, mon fils s’appelle David et porte le numéro 15 au rugby. Plus généralement, les grands sportifs, les artistes de renom, les grands businessman, les créateurs, sont des gens qui m’impressionnent et me fascinent. Je voulais donc créer une montre qui puisse accompagner ces personnes et leur aventure personnelle. La D15 ne plonge pas, ne conduit pas, ne pilote pas, mais lui donne l’heure et est GMT, tout simplement.

Alexandre Meerson - D15 GMT

Je l’ai dessiné pour qu’elle soit sportive et extrêmement lisible, mais également en lien avec le style de la maison. On a combiné pour la première fois un mouvement Vaucher avec une plaque de complication Dubois Depraz en GMT. Mais surtout, cette pièce a une innovation liée aux usages contemporains.

Aujourd’hui, la plupart des gens ont un smartphone et voyagent, et plutôt que de nier l’évolution en disant « nous on fait de la mécanique, on n’intègre pas le smartphone » ou, à l’opposé, essayer de vulgariser les choses en intégrant l’électronique partout, je me suis creusé la tête et j’ai conçu l’une des première montre de haute horlogerie connectée. Elle n’est pas connectée par la montre en elle même mais simplement par son bracelet. Ce bracelet contient ainsi une puce qui permet au voyageur d’avoir des fonctionnalités pratiques telles que le vibreur ou la sonnerie.

Alexandre Meerson - D15 GMT

Nous n’allons en concevoir que 15, car ce n’est pas mon métier, je ne suis pas ingénieur en électronique. J’essaye juste d’envoyer un message qui dit que l’on peut créer quelque chose sans se conformer, qu’on peut imaginer des objets qui combinent le meilleur des deux mondes, sans forcément qu’il y en ait un qui écrase l’autre.

——————————————

Pour en savoir davantage sur les créations d’Alexandre Meerson : www.meerson.com

DIRECTEMENT CHEZ VOUS

TOUTES LES SEMAINES

Pochette d'ordinateur CHARLIE en nylon noir - JOSEPH BONNIE

Et si nous tissions un lien plus personnel ?

Rejoignez une communauté d'amoureux d'horlogerie : nouveautés, rendez-vous, évènements particuliers et de nombreuses surprises.

expand_less