Une Girard-Perregaux à échappement constant !

Nous l’avions entr’aperçu il y a quelques mois lors de notre visite dans les ateliers R&D de Girard-Perregaux sans penser que cette technologie alors encore en “test” verrait le jour sur un modèle de série si rapidement. L’échappement constant est en effet désormais intégré dans les mouvements qui animeront de nouveaux modèles de la collection Haute Horlogerie Girard-Perregaux  !

Il faut savoir que la recherche de la “force constante” en horlogerie mécanique est un must. Il s’agit de pouvoir approcher la perfection en terme de précision et de régularité de marche pour une montre mécanique.

Pour comprendre l’avancée technique dévoilée par Girard-Perregaux il faut bien comprendre qu’au cœur d’une montre mécanique règne l’organe réglant, qui régule le débit de l’énergie reçue du barillet pour animer le train de rouage et la vitesse de rotation des aiguilles.

Ce n’est pas tellement le rythme des battements de ce cœur qui est décisif, la fréquence choisie, mais leur régularité. La valse peut être à trois temps, à quatre temps, voire à mille temps, l’essentiel est qu’elle respecte la mesure dans la durée et jusqu’à son terme.

Toutes sortes de systèmes ont été imaginés avant que ne s’impose dans les montres-bracelets le fameux échappement à ancre suisse, qui fait à peu près l’unanimité. Il souffre toutefois d’un défaut : il ne fait que restituer l’énergie qu’il reçoit du barillet, qui elle diminue au cours du temps.

Cette énergie qui définit la précision chronométrique est trop forte au début, insuffisante à la fin, marquant ainsi un essoufflement. Une courbe, qui titille et agace les horlogers, illustre le phénomène : celle de l’amplitude, soit de l’angle de rotation d’un balancier spiral ou d’un pendule, qui s’amenuise en fin de course.

Le principe d’un échappement à force constante est que, quelle que soit l’énergie du barillet, l’échappement restitue une énergie constante au régulateur (balancier).

Pour y parvenir, l’idée des horloger de Girard-Perregaux a été d’intégrer dans l’échappement un dispositif intermédiaire, comprenant une lame en silicium d’une extrême finesse qui accumule l’énergie jusqu’à un seuil proche de l’instabilité, toujours le même, puis la transmet intégralement et instantanément, avant de recommencer, inlassablement.

A la différence d’autres systèmes qui proposent une force constante dispensée sur une moyenne, il s’agit là d’un authentique échappement à force constante, instantanée et continue.

Les concepteurs Girard-Perregaux ont choisi une construction double et symétrique pour une question d’équilibre des forces au centre du balancier. La lame étant l’élément clé de l’échappement constant, la vision de sa vibration a été privilégiée au moment du choix de la fréquence à 3 Hz (21’600 alternances par heure) pour que la magie s’opère.

Le mouvement a été conçu pour une autonomie d’environs 7 jours et indication de la réserve de marche linéaire sur le cadran. L’énergie est fournie par 2 barillets couplés en parallèle, d’une conception nouvelle faisant l’objet d’un dépôt de brevet, tout comme pour la lame (en 2008) et l’intégration de butées dans un système flexible.

Ultime atout de ce mouvement, qui anticipe le service après-vente dès sa construction : l’entier de l’échappement est un module. Il peut être pris en main par un horloger spécialisé. Fait non négligeable lorsque l’on touche à des technologies pareilles…

Pour accueillir ce mouvement d’exception il fallait un habillage à la hauteur de l’exploit technique, qui le mette en valeur, sans s’effacer.

En inaugurant la collection de Haute Horlogerie Echappement Constant, le premier modèle d’échappement à force constante Girard-Perregaux se distingue par un design résolument technique et contemporain. Le mouvement prend place dans un boîtier rond de 48 mm en or blanc à la carrure galbée.

Pour offrir le maximum de visibilité à l’échappement lui-même, les heures et les minutes occupent un sous-cadran excentré à midi. Celui-ci est encadré des deux réservoirs d’énergie que constituent les doubles barillets. Logiquement linéaire, la réserve de marche apparaît à 9 h.

Toute la partie inférieure de la montre est réservée à l’échappement constant. Sous la glace saphir traitée antireflet sont également visibles les trois ponts emblématiques de Girard-Perregaux qui jouent leur rôle structurel dans une disposition inédite.

Ce calibre à remontage manuel ne dépasse pas 8 mm d’épaisseur tandis que le boîtier qui l’accueille compte 14,63 mm. Celui-ci propose un fond saphir largement ouvert et sécurisé par 6 vis permettant d’admirer sous un autre angle la remarquable construction tridimensionnelle du mouvement.

Doté d’un bracelet alligator cousu main à boucle déployante, le modèle sera proposé en une édition non limitée entrant dans la collection Haute Horlogerie de Girard-Perregaux. A quel prix ? Nous ne savons pas encore…

En tout cas, cette nouveauté Girard-Perregaux assure une belle image d’innovation horlogère pour le groupe Kering (anciennement PPR) !

 

Spécifications techniques

Boîtier en or blanc poli avec glace saphir antireflet

• Diamètre : 48.00 mm
• Lunette : satinée circulaire, intérieur satiné
• Glace : saphir antireflet bombée
• Couronne : or blanc avec logo GP gravé
• Cadran : argenté grené avec appliques rhodiées
• Aiguilles : de type dauphine
• Fond : glace saphir, fermé par 6 vis, toutes inscriptions gravées à la main
• Etanchéité : 30 mètres

Mouvement Girard-Perregaux MVT-009100-0007

Mécanique à remontage manuel

• Calibre : 17½ ’’’
• Fréquence : 21’600 Alt/h – (3 Hz)
• Réserve de marche : une semaine environ
• Empierrage : 28
• Nombre de composants : 271
• Fonctions : heure, minute, seconde centrale, réserve de marche linéaire

Bracelet en alligator noir

• Boucle déployante

Référence : 93500-53-131-BA6C