Maximilian Busser et ses montres : questions/réponses

Maximilian Busser et ses montres : questions/réponses

Portrait de Maximilian Busser par Les Rhabilleurs

Pourquoi associer horlogerie et passion ? Quelle est la part de créativité dans ce monde trop souvent régi par l’appât du gain ? Existe-t-il des marques qui osent se différencier par rapport à d’autres en termes de produits, mais pas seulement… ?

Autant de questions que nous nous posons et qui n’ont de réponses probantes que lorsqu’elles sortent de la bouche d’aventuriers tels que Maximilian.

Nous avons donc voulu rencontrer, à l’écart de l’excitation du SIHH 2010,  celui qui, avec ses « amis », propose une alternative très tranchée de l’horlogerie classique.

Quelles sont vos sources d’inspiration pour le design de vos montres ?

Elles sont multiples et pas forcément lucides… Souvent je dessine une pièce et ce n’est que quand le prototype de la Machine sort que je réalise ce qui a guidé mon trait. En règle générale, ce sont les souvenirs d’enfance – Il paraît que notre créativité adulte est particulièrement influencée par notre vie avant 12 ans. Ayant été un fils unique et solitaire, ma très riche vie imaginaire m’a emmené dans le territoire des super-heros et de la science fiction – J’étais Capitaine Kirk, Albator ou Goldorak ! On retrouve beaucoup de cette vie-là dans les Horological Machines

Quelle est la durée (en heures) de recherches et de production pour la création d’un nouveau modèle ?

Une fois le premier dessin abouti, compter une année et demi à deux ans avant de voir la première pièce de série sortir. En nombre d’heures compter environ 1’500…

Avez-vous en préparation une nouvelle montre, si oui a-t-elle un nouveau design bien différent des autres ?

2010 sera une année très riche en créativité pour MB&F : pas loin de 4 lancements se succèderont tout au long de l’année ! Janvier à vu la présentation de la HM2-SV. Mai verra le lancement d’une HM3 assez « destroy », puis HM4 dévoilée en juillet et pour couronner une année de folie : une joint venture créative en octobre… Et malgré cette débauche de créativité, nous avons prévu de baisser notre production de 15% pour assurer que tout soit pré-vendu.

Pour vous est-on forcément collectionneur quand on est passionné ?

Pas forcément. Il est vrai que quand on aime l’horlogerie, on a envie de s’offrir autant de pièces qui nous font vibrer, que possible. Mais quand j’avais 21 ans, j’étais passionné d’horlogerie et j’avais mis toutes mes économies dans une belle pièce – Cela me suffisait, j’étais déjà tellement heureux de la posséder.

Êtes-vous vous même collectionneur ?

Pas vraiment, mais parce que j’ai la chance de créer les pièces que j’aime. Pour moi la création est beaucoup plus stimulante que la possession-

Que pensez-vous de la communication dans l’univers de l’horlogerie ?

A l’image des dirigeants des marques. Beaucoup trop centrée sur le What ? que le Why ? La majorité des marques va vouloir nous parler du produit, et oublie de nous expliquer pourquoi ils le créent (quel est leur moteur) – ceci dit la plupart du temps, le pourquoi est de donner plus d’argent aux actionnaires – ce qui n’est évidemment pas avouable…

Pensez-vous que les nouveaux médias (sites communautaires, blog…) ont leur place dans ce milieu, qui reste traditionnel ?

Évidemment ! Mais les sites communautaires et blogs ne sont pas dupes vis-à-vis de la communication traditionnelle. Ils n’en veulent pas. Les bons médias Internet veulent du vrai, de la transparence, du vécu, et pas de ce fast-food marketing que l’on sert aux médias traditionnels. Je ne suis pas sûr que les marques traditionnelles l’aient compris à ce jour…

Petit rappel des modèles MB&F, dans l’ordre : la HM3 que portait Laurent Picciotto à la soirée Passion Horlogère, la HM2 et la HM1.

HM3

HM3

HM2

HM2-SV série limitée à 25 pièces

HM1
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