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La collection Schmid & Muller : Aux origines du Design Swatch

La collection Schmid & Muller : Aux origines du Design Swatch

Tu connais le point commun entre Keith Haring, la Suisse, le surréalisme et le design ? Ils seront tous à l’honneur chez Sotheby’s, le 10 novembre prochain, pour la vente Important Watches de Genève. Les Rhabilleurs reviennent sur le lot phare de cette vente ; le « super lot » 134 comprenant plus de 4000 pièces, près de 1000 montres dont 380 prototypes extrêmement rares.

Il faut l’avouer, avant de rédiger cet article et de m’intéresser à la collection Schmid & Muller, je ne connaissais ni Marlyse Schmid, ni Bernard Muller. Pourtant, ces 2 créateurs sont à l’origine du développement des premières Swatch et de leur design. Ils ont également conservé précieusement les pièces, croquis et prototypes qui témoignent de l’évolution de la marque et du renouveau de l’industrie horlogère suisse.

Marlyse Schmid and Bernard Muller - 1983

Crédit photo : Jean Marc Breguet

Tu remets le contexte ?

Au début des années 80, l’industrie horlogère suisse est en crise. L’arrivée massive des montres à quartz électroniques bon marché semble annoncer la fin de toute une tradition.

Pourtant Swatch va constituer en secret en octobre 1981, une équipe composée de jeunes avant-gardistes dont la mission sera de mettre au point une montre innovante alliant style et nouvelles technologies, tout en conservant la qualité suisse.

Tu l’auras deviné, Marlyse Schmid et Bernard Muller font partis de l’équipe et vont mener à bien le très confidentiel projet : « Vulgaris, Caliber 500.121 »

Pour résumer, le communiqué de presse de la vente cite d’ailleurs un article de Nicholas Foulkes paru dans The Telegraph (UK) :

« Le génie de Swatch résidait dans sa capacité – à priori contradictoire – de réaliser une montre de qualité, mais en même temps « jetable ». Et son esthétique était en parfaite adéquation avec la mode de ces années-là… elle incarnait à elle seule style et démocratie… Le « S » au début rappelle la Suisse, mais signifie également « second watch » (deuxième montre). L’idée était révolutionnaire : une montre suisse pour le weekend, pour le « fun ».

Je pense que le contexte est posé, on parle de la collection ?

La collection revient sur cette formidable aventure créatrice au travers de 4000 pièces inédites dont la plupart datent d’avant la commercialisation de la première Swatch. Si l’on compte, près de 1000 montres dans ce lot, on retrouve également nombres de prototypes, mais aussi de dessins techniques, d’esquisses de schémas, ainsi que des boîtiers et cadrans.

C’est donc une exceptionnelle occasion de se plonger dans l’histoire de cette référence du Design et de découvrir le travail de ces ingénieurs. On découvre l’évolution des motifs, des versions et la façon dont ces montres s’adaptent aux poignets et aux activités de celui qui la porte.

On retrouve, par exemple, un schéma fondateur, celui du premier boitier « Vulgaris » (par Jacques Muller et Elmar Mock) marquant le début du projet le 27 mars 1980.

Le travail de Marlyse Schmid y est notamment exposé au travers de « l’original Jelly Fish », première montre transparente de la marque, sortie en 1983 (en édition limitée à 200 exemplaires) et première « Special Model » de la marque.

Montre Swatch - Original Jelly Fish (Schmid and Muller)

Crédit photo : Sotheby’s

Un ensemble de schémas et de variantes de cadrans destinés à la montre « 12 flags », témoigne de comment Swatch s’est emparé des symboles marins.

Montre Swatch 12 Flags (Schmid-Muller)

Crédit photo : Sotheby’s

On constate le lancement en 1985 de la série « Swatch Art Special » et l’esprit anticonformiste de la marque. La collection préserve en effet les échanges entre Schmid & Muller et l’artiste Kiki Picasso dont la première montre de la série présente l’œuvre. C’est aussi l’occasion d’apprécier la complexité du design qui forme la base de 140 pièces.

Montre Swatch - Lettre de Kiki Picasso (Schmid-Muller)

Crédit photo : Sotheby’s

On redécouvre avec plaisir le travail de Keith Haring qui a collaboré avec Swatch en 1986. Cette collaboration aboutira deux ans plus tard avec une célèbre série de 6 créations uniquement commercialisées aux Etats Unis.

Crédit photo : Sotheby’s

La collection rend compte d’une des évolutions de la marque et du modèle Jelly Fish avec des dessins techniques qui aboutiront à un modèle plus raffiné en 1986.

Schmid & Muller ont également conservé un témoignage du travail de l’artiste surréaliste Jean-Michel Folon qui dessina quatre éditions spéciales pour la marque.

Pour résumer, cette vente du 10 novembre est l’occasion pour l’amateur de montres de se plonger dans l’histoire d’une marque iconique qui fut à l’origine du renouveau de l’industrie horlogère suisse. L’innovation, le design, la qualité et le style sont au cœur du travail des designers de la marque et nous sont transmis au travers de cette collection.

Montre Swatch - Savonette 05 b (Schmid and Muller)

Crédit photo : Sotheby’s

Enfin, en ce qui concerne le « super lot » 134, l’estimation est sur demande mais on peut chercher un indice en se référant à la vente de Sotheby’s Hong Kong d’avril 2015 où la collection Dunkel, plus grande collection Swatch jamais vendue aux enchères, (plus de 5800 pièces) est partie pour 6 000 000 $

On notera pour conclure, que si le lot 134 concentrera toutes les attentions, la sélection de la vente propose également de nombreux modèles de montres gousset et montres bracelet de marques telles que Rolex, Richard Mille, Cartier, Patek Philippe et autres.

Pour retrouver le catalogue de la vente, c’est ici.

Une réponse à “La collection Schmid & Muller : Aux origines du Design Swatch”

  1. Jose Camado dit :

    Ouah ! Quel magnifique article !

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