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Zodiac Seawolf : Une très grande plongeuse à (Re-)découvrir

Zodiac Seawolf : Une très grande plongeuse à (Re-)découvrir

Dans la course effrénée de la grande chasse au trésor, la recherche de pépites encore sous estimées est toujours de mise. De plus en plus compliquée, certes, mais pas impossible. Le jeu en devient d’ailleurs des plus intéressants. Un jeu qui intéresse d’ailleurs beaucoup de monde, des collectionneurs avisés ayant tout eu ou presque, jusqu’ aux nouveaux entrants. Pour différentes raisons.

Si les premiers se sont lassés de voir des “vieilles Sub” aux poignets de tous les convives de leurs diners, et des concours de grosses… “couronnes?”, les autres n’ont tout simplement pas l’envie ou les moyens d’investir des sommes colossales dans des icônes horlogères dont les cotes ont explosé ces dernières années. Ce n’est évidemment pas incompatible avec connaissance et passion horlogère, bien au contraire. Nous savons tous, et depuis longtemps,  que les plus belles montres sont rarement les plus chères…

Il n’a jamais été compliqué de trouver une belle pièce lorsqu’on a un billet de 10.000 € en poche, prêt à être dépensé. Pas plus aujourd’hui qu’hier. En revanche, lorsqu’on met de côté un budget plus restreint, disons équivalent au prix d’un iPhone ou de 2 montres connectées Fossil, la chasse n’est plus la même.

Et pourtant, que diriez-vous si je vous disais que l’une des montres qui dispute la première place de la catégorie plongée, sortie à Bâle en 1953 pouvait tomber dans ce budget ? Que me diriez-vous si je vous disais qu’elle est diablement séduisante ?

Zodiac Seawolf 1953

D’accord, je vous la présente, voici la Zodiac Seawolf, l’une des 2 premières versions, sans date, de la montre de plongée moderne telle que nous la connaissons. Ici montée sur son bracelet “oyster stretch riveté” d’origine, c’est tout simplement un condensé de très bonnes choses ! Présentations.

Zodiac Seawolf : Née en 1953, à Bâle.

La montre de plongée dite moderne, est née en 1953. On peut la définir ainsi : un cadran contrasté très lisible aux index luminescents, une lunette tournante graduée et une boîte étanche. Elle est officiellement née à la foire de Bâle en 1953 où 2 maisons suisses présentaient leurs versions : D’un côté Blancpain et sa Fifty Fathoms, de l’autre Zodiac avec la Seawolf. Un pedigree historique qui donne d’entrée une belle épaisseur et crédibilité à la pièce lorsqu’on sais que la toute première Submariner Rolex ne sera présenter à Bâle que l’année suivante… Eh oui…

Zodiac Seawolf 1953

Certains me dirons que des montres sont allées sous l’eau bien avant, et ils auront raison. Il est très vrai de mentionner qu’une certaine Omega Marine se baignait déjà dans un grand lac dans les années 20 et que des mouvements et boîtes Rolex assemblés par Panerai équipaient les poignets des commandos de plongée d’une certaine marine italienne dans les années 30. Evidemment.

Nous parlons donc bien ici de la montre de plongée “moderne” et disponible commercialement à ceux qui n’ont pas choisi d’entrer dans les forces spéciales. Celle dont nous aimons tous tant le look et les caractéristiques techniques, celle qui dit aux collègues de bureaux depuis les années 50 que vous êtes un homme d’action, pas un simple employé.

Un condensé de pur plaisir

Qu’à t-on donc exactement entre les mains lorsqu’on y regarde de plus près ? Nous allons voir cela en détails…

Histoire…

Nous avons tout d’abord une pièce issue d’une Maison Suisse, fondée en 1882 par Ariste Calame qui a développé et produit des montres de manière ininterrompue sous contrôle familial pendant plus d’un siècle, jusqu’en 1990. Légitime donc les enfants.

Ancienne pub Zodiac Seawolf

Le nom de marque tombera plus tard entre les mains du groupe Fossil, mais cela ne concerne évidemment pas la référence en question. Je ne reviens pas non plus sur son aspect pionnier des montres de plongée pour la référence sortie en 1953, vous avez compris.

La Zodiac Seawolf était également distribuée dans les PX Stores de l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam. Son étanchéité, donc son excellente resistance à l’humidité et son prix, en ont fait l’une des montres les plus appréciées des soldats basés en Asie du Sud-Est et au Japon.

Ancienne pub Zodiac Seawolf

Pour exemple, à la fin des années 60, une Zodiac Seawolf se vendait 110$, ce qui n’était déjà pas donné lorsqu’on sait qu’une Fifty Fathoms valait à la même époque 95$. Cependant, à titre de comparaison, une Doxa SUB300T coûtait  160$ et une Seiko 6105 flirtait avec les 300$ pendant qu’une Rolex Submariner se vendait 450$. De vraies différences de positionnement qui expliquent mieux la popularité de la Seawolf.

Design & Fonctions…

Niveau design, nous avons entre les mains une fine et belle boîte en acier de 35,5mm d’ouverture qui contraste évidemment pas mal avec les tool-watches d’aujourd’hui. Le fond de boîte non-vissé est lui aussi en acier, ce qui est notable. Une montre qui affichait en 1953 une étanchéité garantie de 100m dès sa première version. Une étanchéité supérieure donc à celle de la Fifty Fathoms de Blancpain (50 fathoms = 91,44 mètres). Un vrai diver, je vous avait prévenu.

Ancienne pub Zodiac Seawolf

La lunette est quant à elle en laiton plaqué et a souvent souvent mal vieilli d’ailleurs étant donné l’utilisation très fonctionnelle de ces pièces.

La cerise sur le gateau vient avec le bracelet, pour ceux qui auront la chance de dénicher un exemplaire complet. Un bracelet oyster riveté… et extensible de très grande qualité. Le type de bracelet doté d’un capital “cool” simplement imbattable que l’on retrouve sur de nombreuses vieilles Rolex et autres chronographes haut-de-gamme de l’âge d’or.

Apparemment fabriqué par Zodiac, il est néanmoins très comparable aux exemplaires fabriqués à la même époque par Gay Frères et qui se vendent aujourd’hui au prix de l’or.

Le calibre “Zodiac 70”

Le modèle en photo date du début des années 60. On peut le dater de façon approximative en recoupant les dates de production des différentes évolutions. Ce modèle en question dispose de la ligne d’acier supplémentaire ajoutée au centre des aiguilles pour stabiliser le radium, ainsi que du calibre automatique 70 qui ne dispose pas encore du stop seconde de son successeur, donc produit de 1961 à 1965.

Zodiac Seawolf 1953

Ce mouvement automatique signé de 17 rubis bat la cadence à 21600 Alt/h et dispose d’une réserve de marche de 40h. La base du calibre automatique 70 est le calibre à remontage manuel AS1687 fourni à Zodiac par A. Schild et également utilisé massivement par Doxa, Favre-Leuba, Girard-Perregaux et Eberhard.

Le mécanisme de remontage automatique du calibre 70 est d’ailleurs le fruit d’un développement réalisé en conjointement avec ces 4 maisons.

Zodiac Seawolf 1953

Je pense que je n’insisterai pas assez aujourd’hui sur le fait que d’un point de vue du rapport investissement/plaisir, cet ensemble “histoire-boîte-bracelet-calibre”, dans son jus, se place vraiment très haut !

Un cote qui reste contenue

Pourquoi sa cote a certes augmenté, mais n’a pas encore décollé ? Une vraie bonne question qu’il faut se poser et que plusieurs facteurs peuvent expliquer.

La taille de la pièce joue évidemment un rôle, avec une ouverture de 35,5mm, c’est un diver qui reste aujourd’hui dans la norme basse, surtout si on le compare avec les désormais fréquents 44mm de ses contemporains. Certes.

S’il l’on prend un tout petit peu de recul par contre, et que l’on n’utilise pas sa montre pour jouer les gros bras, tout va bien. Mais c’est un autre débat…

Le deuxième facteur explicatif majeur est à mon sens la malheureuse et mystérieuse association de la marque et de son logo “Cross-Hair” avec un certain Serial Killer qui terrorisa la baie de San-Fransisco à la fin des années 60. Une association malencontreuse d’un fan de la marque poussant son amour horloger “un peu” trop loin ou une pure coïncidence ? On ne le saura sûrement jamais.

Zodiac Seawolf 1953

Cependant, car il faut toujours voir le bon coté des choses, le fait que cet évènement dramatique et traumatisant soit encore si présent dans les consciences collectives outre-atlantique fait également que le pays de l’oncle Sam recèle encore de bien belles affaires pour les collectionneurs. N’y voyez ici aucun cynisme, je vous encourage simplement à regarder du bon côté de la barrière !

Voilà pour les éléments qui expliquent encore sa relative accessibilité et disponibilité, même si les références en bon état sont tout de même de plus en plus rares…


Voilà pour les présentations, je crois qu’elles sont faites ! Une véritable pépite encore sous les radars mais qui ne le restera sans doute plus si longtemps. Le temps que la Californie fasse son deuil et qu’un plus grand nombre de  gentlemen réalise qu’il n’est nul besoin de porter une enclume au poignet pour lire l’heure… Attention, ça peut aller vite !

Et en attendant, si vraiment vous n’êtes pas prêts, je suis certain que vos amies ou femmes respectives se feront un plaisir de porter un peu votre investissement. De mon côté en tous cas “Mademoiselle Rhabilleurs” l’a bien vite compris et ne s’est pas faite priée…

Zodiac Seawolf 1953

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2 réponses à “Zodiac Seawolf : Une très grande plongeuse à (Re-)découvrir”

  1. Matthias dit :

    bon il faut dire aussi que la création du logo est antérieur aux agissements du serial killer et que cette coïncidence est malencontreuse pour la marque!
    En tout cas ce ne serait pas un frein, pour ma part, si je devais faire l’acquisition de ce modèle!
    Merci pour cet article très complet bravo!
    Matt

  2. Seb dit :

    Très bel article sur un modèle peu connu, pour ma part et qui réveille une belle CHI. Une vraie histoire derrière cette “petite” marque, dommage que celle ci soit tombée dans le giron d’une marque “mode”.
    Pour les bracelets j’ai cru lire par ailleurs que c’etait JB Champion qui fournissait? Une autre belle maison de l’époque.

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