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Parmigiani & Montreux : When Watchmaking gets blue

Parmigiani & Montreux : When Watchmaking gets blue

La haute horlogerie. Le Jazz. Deux univers intarissables, créatifs et techniques qui nous fascinent,  nous passionnent et nous ont vu grandir. Deux univers qui lorsqu’on s’y attarde ont beaucoup en commun :  Tout le monde ne les comprend pas. Il faut du temps et une certaine éducation. Apprendre à regarder et à écouter pour en comprendre les nuances et en saisir la beauté. Lorsqu’on s’y plonge cependant, c’est un plaisir constamment renouvelé qui n’a pour limite que le génie de ses artisans.

Depuis 1967, la petite ville de Montreux se transforme chaque année en haut lieu du Jazz. Ce grand rendez-vous est devenu au fil des années le deuxième plus grand festival de jazz annuel au monde après celui de Montréal.  D’autres styles de musique y ont trouvé progressivement leur place. Pour ceux qui viennent d’arriver, sachez tout de même que l’on a pu y voir se croiser des icônes du Jazz tels Nina Simone, Miles Davis, Ella Fitzgerald ou Kenny Burell pour ne citer qu’eux mais aussi certains Marvin Gaye, Prince, David Bowie ou encore Stevie Wonder. Vous l’aurez compris, même si le festival de Montreux n’est depuis longtemps plus uniquement celui du Jazz et du Blues, cela pose des bases musicales de très haut niveau, il n’y a aucun doute.

Montreux Jazz Festival - Jerry Léonide

Parmigiani & le Montreux Jazz Festival

Depuis 2007, la Maison Parmigiani Fleurier, pour qui l’expression artistique d’une compétence “artisanale” et d’un génie technique revêt également un sens bien particulier, est partenaire du Montreux Jazz Festival. Nous n’ignorons pas que Michel Parmigiani, lui-même à travaillé de nombreuses années dans les ateliers de restauration des pièces de la Fondation de Famille Sandoz. La restauration de pièces anciennes n’est-elle pas l’expression horlogère la plus artistique? Sans doute…

La Maison y organise même un concours de piano, le Parmigiani Piano solo Competition, à la renommée mondiale. Autant vous dire que lorsqu’on parle Jazz à Montreux, le niveau est élevé. Je ne peux d’ailleurs m’empêcher de vous parler du vainqueur de cette année, présidée pour la troisième fois par le pianiste Franco-Israelien Yaron Herman. C’est un jeune Américain de 13 ans, qui malgré son jeune âge n’a déjà plus grand chose à prouver tant son talent, son energie créatrice et sa maturité musicale sont évidents. Compositeur et interprète, Esteban Castro, a déjà enregistré trois albums acclamés par la critique. Laissez-moi vous dire que ce n’est pas volé…

Montreux Jazz Festival - Jerry Léonide

Si cette année nous avons eu la chance de nous voir ouvrir les portes de la manufacture Parmigiani Fleurier, au coeur du Val de Travers, nous avons également eu le privilège de passer un moment avec Jerry Léonide, vainqueur de ce  concours en 2013, et laissez moi vous dire que ce fut un véritable plaisir.

Lorsqu’il arrive dans le hall du Montreux Palace Hotel, Jerry est trempé. Le soleil n’est pas au rendez-vous, son parapluie non plus. Malgré cela l’homme est souriant et détendu. Après quelques rapides échanges et quelques formalités d’usage, nous nous rendons rapidement compte que nous avons des visions très similaires du Jazz …et de l’horlogerie. Le courant passe tout de suite.  Dans le hall de l’hotel, un piano – Heureux hasard. Nul besoin d’insister, le Jazzman retrouve son instrument pour une pure improvisation, la beauté du Jazz… Quelques accords plaqués alliés à un thème dont la mélodie s’égraine naturellement., rien de tel pour illustrer les parallèles entre ces deux univers que nous aimons tant.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=pHqgA32FxPo?rel=0&showinfo=0]
Un film réalisé par Alexis Deforges

Watchmaking meets Jazz

Le Jazz, de par sa nature, a toujours laissé la part belle à l’improvisation et à la créativité des interprètes, qu’il s’agisse des arrangements, des formations et bien évidemment des grilles que prennent successivement les musiciens autour d’un même thème écrit, pour improviser. C’est bien pour cela que les grands standards du Jazz,  le Great American Songbook, de Cole Porter à Gershwin ne prendra jamais une ride tant les musiciens les réinventent constamment, se les approprient, les réinventent et s’en éloignent, pour mieux y revenir…

Parmigiani & Montreux - Tonda Metro MJF

Entre ces versions, il peut y avoir un monde, à la manière de deux horlogers qui nous donneraient chacun leur interprétation d’une même complication. Une Swatch System51 et une Patek Philippe Nautilus 5711 sont bien deux interprétations du même thème que serait la “trois-aiguilles, date”. Nous n’aurons dans ce cas pas de grande difficulté à saisir la différence…

Tout comme en horlogerie, la notion de temps, de tempo, est essentielle. Il peut être ralenti, ou accéléré en fonction des arrangements, oui. Une fois défini, par contre, c’est lui qui “tiendra la baraque”. La section rythmique que forme contrebasse et batterie le savent bien, les horlogers aussi. Que l’on traite de “l’art du swing” ou de “l’art du temps”, on découpe le temps et on compte les temps. L’un pour le suspendre, l’autre afin de le remplir…

Dans tous les cas “less is more” on ne le dira jamais assez. Et pourtant, avant de pouvoir se débarrasser du superflu, avant de naturellement créer ces solos qui “chantent”, c’est un long processus d’écoute, d’assimilation, d’appropriation puis d’oubli. C’est seulement par la suite que naît parfois cette faculté magique à faire raisonner les silences et à suspendre l’instant le temps d’une mélodie. Miles Davis lui-même, qui avait l’art de la formule le disais très justement :

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“It’s not the notes you play, it’s the notes you don’t play.”
Miles Davis

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Savoir être juste et ne pas trop en faire. Ne pas jouer toutes les notes sinon les plus belles, en prenant le temps de respirer et d’émouvoir… Une faculté que l’on appelle dans son expression la plus poussée, quel que soit l’univers : le génie.

Une édition Limitée aux notes… bleues

Parmigiani & Montreux - Tonda Metro MJF

Quelle autre couleur que le bleu pour célébrer le Jazz ? Ode à la “blue note” venue d’Afrique, si chère au Jazz et au Blues pour recréer l’ambiguïté de ce climat harmonique et affectif qui traduit si bien la tristesse et la nostalgie.  Le choix peut paraître évident, la réalisation en revanche, si l’on veut rester subtil, pas toujours évidente.

Parmigiani & Montreux - Tonda Metro MJF

Pour le coup, cette Tonda Metro MJF (pour Montreux Jazz Festival) présentée ici dans sa déclinaison chronographe s’inspire également de l’affiche du 50éme anniversaire du festival, en reprenant sur son cadran non seulement le bleu “jazz” mais également la texture “disque vinyl” de façon discrète et subtile, et c’est exactement ce que nous apprécions.

Avouez que s’eut été bien dommage de détruire un garde temps si bien pensé et équilibré en y apposant “bêtement” le logo du festival en plein cadran…. ne riez pas, cela s’est déjà vu…

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Encore une fois, sans surprise, la phrase de Miles Davis précédemment citée s’applique tout naturellement. Nous pourrions la décliner ainsi :”It’s not the things you add to a watch, it’s the things you don’t.”
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Au contraire, le logo n’apparaît qu’en transparence au dos du boîtier sans même vraiment masquer le spectacle qu’offre la vue du mouvement, comme toujours extrêmement bien fini. Nous le savions, nous nous en doutions, bien sûr, mais après avoir observé la manière dont ils polissent les angles rentrants à la main, notre compréhension fait tout de même un pas supplémentaire en avant…

Un souci du détail toujours aussi présent et une musicalité dont on ne se lasse pas. Forcément, nous ne pouvions que savourer l’instant et la rencontre. Peut être suis-je biaisé par mon amour du jazz, peut-être, mais très personnellement, lorsque la haute horlogerie se met aux couleurs de la note bleue avec autant de finesse, je me laisse facilement séduire.

Sur ce je vous laisse, je vais réécouter Duke Ellington & John Coltrane en préparant deux Negroni… Vous êtes plutôt “In a sentimental mood” ou “My little brown books” ? Je vous laisse choisir…

5 réponses à “Parmigiani & Montreux : When Watchmaking gets blue”

  1. Ronsart dit :

    Quel plaisir que ce rendez-vous dans ce lieu prestigieux qui continue de marquer l’histoire du jazz. Après ce petit tour à Rio, sobrement réalisé avec les notes intimiste de la bossa, vous venez de me faire découvrir ce distingué pianiste que je ne connaissais pas et qui mérite qu’on s’y attarde. Encore une dernière chose, votre nouveau concept store va faire des ravages … Pour ma part, j’ai choisi « In a sentimental mood » …

    Bien à vous, Gilberte

    • Jérôme dit :

      Bonsoir Gilberte,
      Un plaisir de vous lire et de vous retrouver en pleine forme avec des mots toujours aussi sympathiques !
      Excellente fin de journée, je vais de ce pas écouter “In a sentimental mood” puisque vous l’avez choisi !
      Comme une belle montre c’est un plaisir toujours renouvelé ! 😉
      Bien à vous,
      Jerome

  2. Beau travail les Rhabilleurs!

  3. Henri dit :

    Bonjour,

    Intéressant comme sujet. Par contre, j’aimerais vous demander une faveur… Cela fait plusieurs fois que je ne comprends rien au titre d’un article. Entre “Watchmaking gets blue” ou “What really matters” ou encore “meet the frogman”, je suis largué. Vous trouverez peut-être ça ridicule, mais je ne parle pas anglais et c’est compliqué, voire pénible, d’en avoir un peu partout. Il existe pourtant déjà une version anglaise du site me semble-t-il. Alors, s’il vous plait, pensez à tous vos lecteurs et mettez un peu plus de français, vous me feriez immensément plaisir. Merci !

    • Jérôme dit :

      Bonjour Henri et merci pour votre message.
      J’avoue être le grand responsable de la présence de la langue de Shakespeare dans les titres de nos publications.
      “When Watchmaking gets blue” est une référence au standard du Jazz “When sunny gets blue” qui traduit selon moi si bien la couleur que j’ai souhaité donné à cet article… En français, ça ne fonctionne pas aussi bien, malheureusement !
      Cela dit, ne vous excusez surtout pas de ne pas parler anglais, je vous entends bien, et il est vrai que j’ai une vraie tendance à me laisser aller à l’anglais sans doute un peu facilement… Je vais donc m’imposer un nouveau challenge et faire des efforts… Je compte sur vous pour ne pas trop m’en vouloir cependant si de temps à autre je dérape, ce ne sera pas sans raison, promis 😉
      Bonne soirée,
      Jerome

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