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Omega Speedmaster : Ed White, sa 105.003 & le vide spatial

Omega Speedmaster : Ed White, sa 105.003 & le vide spatial

Nous ne le répèterons jamais assez, une montre n’est rien, ou peu de chose, sans celui qui la porte. La dimension humaine est celle qui vient apporter tout son sublime à l’objet que nous convoitons tant. Le supplément d’âme qui regarde le passé en lui faisant un clin d’oeil, et qui avance avec à l’esprit la conscience de ce que cela implique. Nous nous sommes déjà intéressés de près  à l’Omega Speedmaster, c’est vrai, à ses versions pre-moon puis moonwatch. Aujourd’hui, nous allons vous raconter l’histoire d’une pre-moon bien particulière et de celui qui l’a portée. Il lui donnera d’ailleurs son surnom. Voici l’Omega Speedmaster ‘Ed White’, ref. 105.003.

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Omega Speedmaster 105.003 - Ed White

Edward Higgins White : Le Premier américain dans l’espace

Je vous entends d’ici venir, “ce n’est pas le premier astronaute à aller dans l’espace”. Oui, mais non. Pour parler en termes concrets, Edward fut le premier astronaute américain à réaliser une sortie extravéhiculaire dans l’espace. Lors de la mission Gémini IV qui se déroula du 3 au 7 juin 1965.

Cette mission n’était pas qu’un numéro après le Gémini. Elle a eu de plus grandes répercussions, car l’envol de la fusée était retranscrit à l’international, et inaugurait également l’utilisation du Nouveau Centre spatial que nous connaissons tous à Houston. Vous voyez, on en apprend tous les jours.

Omega Speedmaster 105.003 - Ed White

Deux astronautes : James McDivitt, et Edward White. Si vous regardez attentivement la photo des deux amis, vous remarquerez que pour la première fois dans un vol spatial, ils portent sur leur épaule gauche le drapeau américain. Ordre de la NASA suite à une vieille polémique Gémini 3. Tous les astronautes après eux feront de même.

Le but de cette mission est “simple”. Analyser et évaluer les effets d’un voyage de quatre jours dans l’espace, à la fois sur l’équipage, mais également sur les équipements. Jusque ici tout va bien. Mais tout bascule quand Ed, avec l’aide de McDivitt (l’écoutille avait un problème de ressort, quoi de plus normal une fois que l’on est dans l’espace ?), se permet une petite sortie d’un gros quart d’heure à l’extérieur. Prononçant alors qu’on lui dit de revenir dans la capsule :

‘Ok I’m coming back in and it’s the saddest moment of my life’

62 orbites plus tard, retour sur terre sans incidents. Joie, gloire, larmes.

Mais des larmes, croyez moi, viendront malheureusement après un entraînement qui tourne mal. Apollo 1 devait être la première mission Apollo avec un équipage. Un des tests visant à mesurer l’autonomie du vaisseau a lieu le 27 janvier 1967. Le vaisseau est au sommet de son lanceur, fermé hermétiquement, conditions réelles. Le circuit électrique devient fou, un court-circuit se produit avant que Chaffee s’exprime ‘Fire in the spacecraft!’. Les trois astronautes seront prisonniers de leur vaisseau en feu. Et tout se déroulera en quelques secondes. Quand les renforts arrivent, il est trop tard. C’est ce que l’on appelle des pionniers, sacrifiés sur l’autel de la course à l’espace. Respect.

Omega Speedmaster ‘Ed White’ : Quid ?

Vous comprenez maintenant pourquoi on peut attacher certaines émotions à une pièce à la vue de ceux qui l’ont porté. White portait une Speedmaster lors de Gémini 4. On le voit d’ailleurs sur les publicités Omega d’époque, cliché extraordinaire où l’on aperçoit White sur fond terrien. Quelle fierté pour Omega de faire partie du voyage.

Sa Speedmaster ne quittera pas non plus son poignet alors que le feu se propage dans le vaisseau d’Apollo 1.

Mais alors, que portait notre héros national ? Une référence 105.003 datant des environs de 1965. Celle-là même qui passa les test de la Nasa, là où tous les autres (Longines, Rolex, Bulova) ont échoué. Une réussite qui vaudra à ses successeurs d’arborer fièrement la mention “Professional” sur leurs cadrans. 

Cette 105.003 vous la reconnaitrez facilement. Elle possède ce boitier si particulier sans asymétrie ni épaulements. Voici la dernière Speedmaster à  anses droites et la première à être équipée d’aiguilles baton blanches pour une meilleure lisibilité. La trotteuse du chronographe est fléchée, luminescente et la lunette tachymétrique graduée de 60 à 500km/h. Elle est évidemment équipée du Calibre 321. Mais ça, vous le savez déjà.

Cette Speedmaster est donc la première montre à aller au “contact” de l’espace, avec rien d’autre que son porteur, et l’immensité froide et silencieuse de l’univers. Rappelons tout de même que la première montre à aller dans l’espace mais en restant dans le vaisseau, était la Speedmaster de la mission Gémini III.

Qu’est-il advenu de cette pièce d’Histoire ? En cherchant un moment, j’ai pu trouver une photo sur le blog de Chuck Maddox, retraçant la montre vendue aux enchères en 1999. Triste fin. Mais tout de même quelques interrogations restent sans réponses. Le verre de la Speedmaster intact, et la vente d’une pièce, qui, selon moi, aurait dû rester dans les mains de la famille. Où est-elle aujourd’hui ? C’est une autre question à laquelle j’aimerai répondre.

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2 réponses à “Omega Speedmaster : Ed White, sa 105.003 & le vide spatial”

  1. Baptiste dit :

    Salut les rhabilleurs !

    Merci pour ce superbe article, tant intéressant que passionnant (au top les docs vintage…)

    Petite question :
    Quelle est la côte actuelle d’un tel garde-temps?

    Baptiste

    • Jérôme dit :

      Salut Baptiste,
      Merci pour ton message !
      Pour répondre à ta question, la côte d’une telle pièce se situe aujourd’hui entre 12.000 et 15.000EUR en fonction bien sûr de son état et originalité. Un graal pour beaucoup de collectionneurs dont le prix s’envole bien davantage lorsque patines de cadrans et décolorations d’inserts de lunette rentrent en jeu !

      Bonne journée,
      Jerome

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