Interview #BonneGueule

BonneGueule.fr est un blog mode homme avec une ligne de conduite stricte : des conseils simples mais pas simplistes pour bien s’habiller. Le blog existe depuis 2007, a publié un livre numérique l’an dernier, et s’apprête à sortir une ligne de basiques de qualité en collaboration plusieurs marques françaises.

1/ Est ce qu’une BonneGueule porte une montre ?

Benoit : Non, malheureusement !

Geoffrey : Oui J

2/ Si oui, laquelle (lesquelles) ? Si non pourquoi ?

Benoit : Tout simplement parce que j’ai pris la très mauvaise habitude de regarder l’heure sur mon portable…  Et puis pour le moment, je n’ai rien trouvé qui me plaise dans un budget « décent », même si je sais que des perles se cachent chez des petites marques peu connues ou émergentes. Mais il me faudrait du temps pour dénicher vraiment la montre coup de cœur, bien que le design et la robustesse d’une Seiko de plongée me plaisent pas mal.

Geoffrey : Une petite Seiko Military à mouvement automatique. Mais je ne la porte pas tous les jours alors elle n’est jamais à l’heure (les montres automatiques se rechargent en les portant au rythme de la marche)… Comme pour Benoît c’est mon portable qui me sauve !

Seiko Military automatique.

3/ À tes yeux, que représente l’horlogerie ?

Benoit : Avant tout, un monde de passionnés très exigeants. Les discours parfois un peu conceptuels des puristes qui disent adorer voir le temps qui passe à travers une belle montre me parlent peu, car je suis beaucoup plus sensible au design et aux matériaux utilisés. J’apprécie de plus en plus de lire de longues reviews d’amateurs très éclairés et passionnés, il y a une humilité et une pédagogie que je respecte beaucoup.

Geoffrey : Le luxe : de la passion et parfois de la déraison. La montre le seul accessoire pour lequel les modèles peuvent s’envoler à des prix aussi stratosphériques.

4/ Si une montre était une femme, que regarderais-tu chez elle en premier ?

Benoit : Sa lisibilité ! Je suis obsédé par une montre très lisible, et à ce titre, je déteste les montres trop design, qui perdent en lisibilité. J’aime quand les minutes sont clairement indiquées, et que les aiguilles soient bien fines et précises. Ce qui explique pourquoi je suis beaucoup plus attiré par des montres d’aviation, militaire ou de plongée, qui gardent une lisibilité exemplaire en toutes circonstances. Pas de fioritures, juste des aiguilles très lisibles, c’est vraiment ce que j’aime.

Geoffrey : J’aime les montres comme j’aime les femmes. Sans fioritures, naturelles. Ça ne veut pas dire brutes, mais plutôt minimalistes, légères, rafraichissantes. Alors je regarderai sans doute ce qu’il reste passé le superflu : la qualité des matériaux et des textures, son grain de peau et son esprit en somme 🙂

Je veux bien reconnaître qu’il y a une grande prouesse technologique, mais ce n’est vraiment pas un modèle de lisibilité…

5/ Quelles seraient tes conquêtes horlogères idéales ?

Benoit : J’adore la lisibilité et le design des Bell & Ross, notamment les BR01-92. A côté de ça, certaines IWC me plaisent beaucoup, comme la fabuleuse Aquatimer en titane. Et puis une fois, quand j’étais stagiaire dans une boîte de conseil, j’ai vu un collègue qui portait une Rolex avec un fond bleu très profond. Je crois que c’était une Submariner, mais je ne suis pas sûr… Quoiqu’il en soit, j’ai été fasciné par le bleu intense de cette montre. Et pour le coup, ça serait une vraie conquête horlogère…

IWC Aquatimer en titane, ça en jette non ?

Geoffrey : J’adore les vieux modèles Vintage d’horlogers français, sans fioritures, à mille lieu des montres bling bling de milliardaires… même si les prix s’alignent…

6/ “Horlogerie et Mode”, quels rapports selon toi ?

Benoit : Il y a vraiment un goût pour les belles choses, les beaux matériaux, et les montages de qualité qui se rejoignent. Ce sont deux domaines où l’esthétisme est autant source de débats enflammés que la qualité des matériaux. Et je pense que les deux sont complémentaires, ce qui est aisément compréhensibles : imaginez un homme avec une Richard Mille au poignet, mais habillé avec un simple tee shirt Celio, avouez qu’il y a quelque chose qui ne va pas…

De même, quelqu’un en chaussures Berluti et en costume sur-mesure Camps de Luca avec une simple Swatch en plastique au poignet aurait quelque chose d’assez dérangeant… Ce qui est dommage, c’est que ce sont deux domaines que je trouve assez distants, avec un gouffre entre les deux qui est rempli de la pire manière qu’il soit : les fameuses montres de couturiers, avec ce système de licence que les fabricants payent.

A l’exception des Chiffre Rouge de Dior, ou des montres en céramique de chez Chanel, je trouve ces montres d’un bien mauvais rapport qualité/prix/design, en plus d’avoir un design ostentatoire. Il y a clairement des progrès à faire de ce côté-là…

Très peu pour moi…

Geoffrey : Dans les deux univers, on retrouve la même domination des budgets com’ et marketing sur l’investissement dans de bons rapports qualité / prix pour le consommateur. Toutefois cela évolue : lentement mais sûrement !

7/ Que pensent les BonneGueules des Rhabilleurs ?

Benoit et Geoffrey : Nous aimons beaucoup les Rhabilleurs, car en plus d’être un site de passionnés, et même si vous parlez essentiellement de montre haut de gamme, le lecteur n’est jamais pris de haut. Et il y a une vraie volonté de bien partager. Moi qui suis loin d’être un expert dans l’horlogerie haut de gamme, j’apprécie de lire vos découvertes de marques émergentes, du type Raketa, Prometheus ou encore Schofield. C’est de l’information claire et enthousiaste !

Merci pour cet interview !