Audemars Piguet 10 choses à savoir pour briller dans les dîners en ville

Mariant savoir-faire horloger et signes de reconnaissance sociale, les montres Audemars Piguet font partie depuis longtemps des pièces convoitées par les collectionneurs et désirées ou fantasmées par les amateurs. Les raisons ne manquent pas. Les anecdotes non plus. En voici quelques-unes pour engager la conversation dans le sérail horloger.

1. Audemars Piguet ne produit pas que la Royal Oak

Forte d’une créativité féconde, la manufacture suisse est en mesure de faire de nombreuses propositions, avec un catalogue particulièrement fourni de plusieurs centaines de références articulées en collections permanentes. Si la célèbre Royal Oak se taille bien sûr la part du Lion, avec ses déclinaisons Offshore et Concept, la maison suisse garde toujours fidèlement sa ligne Jules Audemars, avec près de 23 références classiques allant de la Grande Complications à un fin tourbillon squelette ou une Grande sonnerie carillon, montées sur bracelet de cuir ou attaches métalliques coordonnées aux montres.

Ne pas négliger les pièces féminines finement serties. Pour les femmes plus audacieuses, la manufacture a développé la ligne Millenary, caractérisée par sa boîte ovale et son cadran décentré. Outre les versions serties – car la manufacture excelle aussi en matière de joaillerie comme en témoignent ses montres spéciales crées chaque année – une mention spéciale pour les cadrans “Frosted gold” à l’effet givré, montés sur un délicat bracelet en maille polonaise. Enfin, il convient de ne pas oublier la ligne Code 11.59, introduite l’année dernière

2. Une manufacture familiale qui défie le temps

Pimpante avec ses cheveux d’or blanc, Jasmine Audemars, présidente du conseil d’administration, est l’arrière-petite fille du fondateur. Toujours indépendante et familiale, la manufacture horlogère « Audemars Piguet & Cie » a été fondée le 17 décembre 1881, lorsque deux amis d’enfance, Jules-Louis Audemars et Edward-Auguste Piguet, tous deux horlogers de formation, s’associent pour développer au Brassus, en plein coeur de la vallée de Joux, des montres à complications.

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Jules-Louis Audemars est horloger depuis 1875 et s’est fait connaître pour ses qualités de « repasseur »; celui en charge du contrôle des montres avant leur commercialisation. Dès 1882 viennent les modèles avec quantième perpétuel, répétition minute ou chronographe. Ils se spécialisent dans les montres à sonnerie.

La première succursale genevoise apparaît en 1885 et c’est en 1889 que la marque s’implante à Paris, où elle est toujours présente aujourd’hui, notamment avec sa boutique située à l’angle des rues Royale et du Faubourg Saint-Honoré. Parmi les nombreuses implantations de l’horloger en France, le partenariat avec l’hôtel Byblos, emblématique palace de Saint Tropez, est parmi les plus notables.

3. Audemars Piguet élabore toujours des montres de poche

Plus de 800 heures de travail sont nécessaires pour assembler, ajuster et terminer à la main les 637 composants de leur calibre manufacture à remontage manuel.

Montre Savonnette, de 59 mm de diamètre, ou montre de type Lépine, de 52 mm, ces pièces désirables, logées dans des boîtes en or massif finement travaillées et décorées à la main perpétuent le grand art classique de la belle horlogerie classique, avec des complications remarquables, comme le chronographe ou le quantième perpétuel, et, bien entendu, l’une des spécialité de la maison : la répétition minute. Des merveilles qui ne font pourtant pas beaucoup de bruit. Mais les amateurs – quelques dizaines chaque année – savent où s’adresser.

4. La Royal Oak et ses légendes

Ce ne sont pas les légendes urbaines qui manquent au sujet de la Royal Oak.

Si certaines histoires restent mystérieuses -le Shah d’Iran a-t-il vraiment été le premier client et la toute première personne à recevoir un exemplaire ? Gérald Genta, tel Pablo Picasso, l’a-t-il vraiment dessiné sur une nappe de restaurant? – d’autres, avérées, font le bonheur des amateurs. Florilège:

• Gérald Genta a dessiné la montre d’un trait, à Bâle, en 1972, en s’inspirant du système de fixation vissé du casque de plongée en eaux très profondes des professionnels de l’époque.
• La Royal Oak ne fut pas un succès à l’époque. Se voulant la première montre de luxe en acier, elle était vendue près de 10 fois le prix d’une célèbre montre de plongée popularisée par James Bond à l’époque. Il faudra plus d’un an pour vendre les 1000 premières pièces; lesquelles n’étaient d’ailleurs pas étanches.
• Les vis de la lunette de la Royal Oak ne sont pas en acier, mais toujours en or, quel que soit le modèle.
• Avec son style moderne, mais aussi grâce à ses mouvements à quartz, la Royal Oak sauva Audemars Piguet de la faillite quand le quartz triomphait à la fin des années 70.
• Introduit en 1967, le célèbre calibre 2120 extra-plat (avec seulement 2,5 mm d’épaisseur) était l’un des mouvements automatiques les plus fins de l’époque. Il équipa avec succès les Royal Oak, puis fut rebaptisé 2121 et servira de base aux évolutions modernes.
• Le premier prototype de la Royal Oak n’était pas en acier, matériau qui fera le succès de la montre, mais en or massif.

5. La royal Oak Offshore n’a pas été créée par Gérald Genta

C’est, en effet, au travail d’Emmanuel Gueit que l’on doit la relance de l’histoire de la Royal Oak en 1992, pour les vingt ans du modèle. Le designer horloger, connu pour ses créations pour Piaget, Harry Winston ou Hermès, mais aussi pour ne pas aimer voir les femmes porter des montres d’hommes, va imaginer une pièce aux proportions viriles et audacieuses pour la Royal Oak Offshore.

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Des dimensions qui seront critiquées lors du lancement mais feront très rapidement le succès de cette gamme à part entière dans la famille Royal Oak. Surnommée “The Beast” lors de son lancement à la foire de Bâle en 1993, cette pièce de type “jumbo” de 42 mm dont l’épaisseur se justifie par ses caractéristiques amagnétiques s’est vite révélée comme en phase avec le marché. Les collectionneurs savent que les 100 premières pièces n’ont pas de gravure “Offshore” comme toutes les autres.

6. La Royal Oak aurait dû s’appeler Safari

Le nom Royal Oak est extrapolé d’un navire de guerre britannique, dont les hublots vissés étaient de forme octogonale. Ce fier navire tient son nom du fameux chêne grâce auquel le roi d’Angleterre Charles II put échapper à ses poursuivants lors de la bataille de Worcester en 1651. Une page importante de l’histoire du pays. Pourtant, Gérald Genta n’avait pas initialement choisi ce nom. Grand chasseur, amateur de virées en Afrique, il souhaitait la nommer “Safari”. Une dénomination qu’il réutilisera pour sa montre Gefica, la première montre-bracelet au boîtier en bronze, créée en 1988.

7. Audemars Piguet a créé la première montre bracelet à calendrier perpétuel en 1957

Cette complication remarquable étant déjà connue depuis longtemps dans des montres de poche, mais n’avait jamais été poussée assez loin en termes de miniaturisation et de finesse pour être proposée au poignet. La manufacture du Brassus relève le défi en 1957 avec six pièces proposant l’indication du jour, de la date, du mois, des années bissextiles et des phases de Lune.

La marque Suisse est loin d’en être à son coup d’essai. Connue pour ses montres à complications, elle avait, par exemple, créé la première montre entièrement squelettée en 1934. Parmi les dernières prouesses en date, il convient de signaler la nouvelle Royal Oak Quantième Perpétuel Ultra-plat Automatique. Sur la base du spectaculaire prototype RD#2, présenté en 2018, cette nouvelle version est mue par un mouvement mécanique de seulement 2,89 mm d’épaisseur. Une prouesse pour un QP.

8. Avec la Code 11.59, Audemars Piguet remet les pendules à l’heure

Pour François-Henry Bennahmias, il était temps de «reconquérir le territoire de la montre classique».

Nommé à la tête d’Audemars Piguet en 2012, le Français en a fait l’un de ses chevaux de bataille. Le succès est au rendez-vous puisque à peine un an après sa présentation au SIHH de Genève, la gamme Code 11.59, avec des déclinaisons allant de la simple trois-aiguilles date à un tourbillon, un quantième perpétuel ou une grande sonnerie, s’est installée.

Par sa diversité et son dessin novateur pour la marque, elle a attirée de nouveaux clients, pour la plus grande majorité des acheteurs dans la tranche d’âge 32/35 ans, n’ayant jamais possédé auparavant une Audemars Piguet. Avec une production de 2000 pièces pour la première année, et un objectif de 4000 montres pour 2020, la Code 11.59 a pour objectif de représenter bientôt 20% des ventes de la manufacture qui produit près de 40 000 montres par an.

9. Un atelier dédié prend soin des pièces vintage

C’est l’une des affectations les plus convoitée au sein des ateliers de la manufacture du Brassus. Trois horlogers hautement qualifiés sont en charge de l’entretient et de la restauration de toute pièce ancienne retournée à la marque.

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Loin de mépriser les acheteurs de pièces vintage ou de seconde main, François-Henry Bennahmias considère chaque possesseur d’une montre Audemars Piguet, quelle que soit l’âge ou l’état de la pièce, comme un membre du club. Le CEO de la marque croit à l’avenir de la montre ancienne et au potentiel émotionnel de chaque petit trésor du passé.

Une ouverture d’esprit qui n’est hélas pas partagé par toutes les maisons… A propos de maison, celle des fondateurs, en cours de rénovation et de réhabilitation, devrait bientôt accueillir cet atelier spécial dont il est aisé de comprendre la place qu’il occupe au coeur de la manufacture et en lien avec le musée où sont conservées des pièces importantes du patrimoine. Le modèle le plus ancien qui sera exposé dans le musée est la «montre de maîtrise» de Joseph Piguet datée de 1769, plus d’un siècle avant la naissance des ateliers du Brassus en 1875.

10. Une vision architecturale d’avenir

Les skieurs seront aussi heureux que les collectionneurs en découvrant les deux nouveaux projets architecturaux portés par la manufacture suisse. En effet, que ce soit le nouveau musée de la marque ou le célèbre Hôtel des Horlogers lui appartenant, les deux bâtiments en cours de réalisation sont dotés de pistes de skis sur leurs toits. Le concept intérieur a été imaginé conjointement par le bureau d’architecture danois BIG, le muséographe allemand Atelier Brückner et l’architecte suisse CCHE. Ouverture prévue fin avril, trois ans après la pose de la première pierre. L’hôtel offrira 50 chambres confortables donnant sur la forêt du Risoux, deux restaurants et un bar lounge, un espace bien-être, une salle de sport et trois salles de séminaires.