Juvenia Sextant : une géométrie très esthétique !
Si vous nous lisez régulièrement (on n’en doute pas, mais si ce n’est pas le cas, vous devriez … ), ce que Les Rhabilleurs aiment par dessus tout c’est dénicher la « perle rare ». C’est ainsi qu’on a pu vous surprendre dernièrement avec le test exclusif français de la Swatch Sistem51 (à lire ici ou relire ici, au choix).
C’est donc en cherchant que l’on devient … Rhabilleurs. La semaine dernière nous faisions notre balade mensuelle du côté de Sèvres – Babylone, vous savez, ce petit quartier où trône l’une des plus importante institution parisienne en terme de shopping : Le Bon Marché. Quelle fut notre surprise en tombant nez à nez avec une marque dont on ne vous a jamais parlé : Juvenia.
Et pour cause, jusqu’alors, Juvenia s’est principalement concentrée sur le marché asiatique. On profite alors de l’ouverture d’un corner au Bon Marché pour pallier à cette méconnaissance ! Et croyez-nous, cela vaut le détour …
Un retour en arrière s’impose
On doit la création de la marque Juvenia à un horloger alsacien : Jacques Didisheim qui en 1860 ouvre un atelier d’horlogerie appelé “Juvenia” à Saint-Imier en Suisse. Ayant une grande vision et l’amour de la réussite, il s’implante finalement à la Chaux-de-Fonds où il trouve l’environnement idéal pour donner libre cours à son imagination. Sous son patronage, Juvenia progresse et en 1910, la marque compte déjà de nombreux brevets.
Son fils Bernard succède à son père et conclut que pour faire face à la concurrence des autres maisons horlogères il a besoin de centraliser l’activité de l’entreprise sur l’horlogerie. Juvenia s’installe dans une nouvelle usine à la Chaux-de-Fonds, et crée, en 1914 le plus petit mouvement de montre jamais fabriqué à ce jour : le J09, un mouvement de 2,5 millimètres de hauteur pour 9,5 mm de diamètre.
Depuis 153 ans, Juvenia, crée des montres innovantes… et est ainsi créditée de la création des tous premiers systèmes de remontage de l’industrie horlogère (brevets d’un échappement à ancre ou d’un remontoir, création de mouvements entonnements plats).
Les années 1940 marqueront un tournant pour la marque
Fort d’une histoire ininterrompue d’innovation en mécanique horlogère, Juvenia a également innové dans le domaine esthétique pendant les années 40 en créant notamment la SEXTANT ! Un modèle qui en surprit plus d’un, car à l’époque, sortir des sentiers battus n’était pas commun. Juvenia prend ainsi le risque de rompre les codes de lecture de l’heure en s’inspirant d’un instrument de navigation : le sextant (ne nous demandez pas comment cela fonctionne, nous n’en savons absolument rien … ). Néanmoins le voici en photo :
Juvenia sort ainsi son premier modèle Sextant dans les années 1940, celui-ci indiquait l’heure avec un rapporteur, une règle pour indiquer les minutes et une aiguille de compas (de forme Dauphine) non pas pour indiquer le nord mais pour pointer les secondes. Une révolution esthétique pour l’époque ! Jugez en par vous même :
Le 21ème siècle, deux re-éditions accueillies à bras ouvert !
Ce n’est qu’en en 2000 que la marque décide de relancer le modèle Sextant, en version mécanique : « Nous ne voulions pas ressortir ces montres à l’identique mais les réinterpréter à la lumière des montres mécaniques modernes, à remontage automatique et non pas manuel comme les modèles d’origine, et nous souhaitions y ajouter la date. Nous avons travaillé avec un bureau de design suisse qui a dû totalement repenser les aiguilles, si particulières pour ces modèles, de sorte à les alléger pour que la lecture de la date dans son guichet soit possible et ne nuise pas à la lecture de l’heure. » (Martial Leuba, Directeur de Juvenia Montres SA).
Fort de son succès, en 2012, la 3ème ré-édition du modèle Sextant voit le jour, passant de 34 à 40 mm et gagnant dans cette transformation une date à 3 heures. Disponible en quatre versions : cadran gris ou blanc, avec un boitier en Or rose 18 carats ou en acier.
Cette montre offre une expérience de lecture de l’heure définitivement unique, laissant à ces instruments une totale liberté de mouvement, car chacun d’eux se déplace sur la totalité de la largeur du cadran. C’est beau, ludique et vraiment unique en son genre, on adore !
Dotée d’un fond transparent elle s’offre aux regards avides de mécanique horlogère automatique et de montres extra-ordinaires …
En d’autres termes, on se laisse envouter sans résister par le rapporteur, la règle et la double pointe du compas … Nos anciens professeurs de géométrie doivent très certainement se retourner dans leurs tombes en entendant ça …
Seul hic, le prix … et oui, il va falloir casser vos tirelires : 9 500€ pour le version Or rose 18 carats, et 4000€ pur la version acier.
La messe est dite !
